La Révolution française figurée dans la Bible
É. B. N° 195 et 196 — Mai et Juillet 1989

(Voir aussi l'article : Les Tremblements de Terre dans la Prophétie)


« Et il y eut un grand tremblement de terre »
(Apocalypse 6 : 12).

- Sommaire -

N° 195 : Quand une révolution est-elle juste ? — Les causes de la Révolution française. — Influence des philosophes. — La Révolution française figurée dans la Bible. — Autres figures bibliques de la Révolution.

N° 196 : La Personnalité de Napoléon. — La Révolution française et les Juifs. — Napoléon et les Juifs. — Les trois doctrines erronées du droit divin. — Le parallélisme entre ce qui précéda la Révolution française et la situation actuelle. — Le Remède.


1989 a marqué la célébration du bicentenaire de la Révolution française. Nous avons pensé que cet événement d'une portée universelle méritait que nous lui accordions une place particulière dans nos colonnes ; nous lui consacrons donc deux numéros spéciaux donnant des vues généralement ignorées du grand public.

En effet, de plus en plus nombreux sont les scientifiques, écrivains, poètes, archéologues et chercheurs de toutes branches qui reconnaissent que leurs diverses disciplines ont leurs racines dans la Bible dont l'influence sur le comportement des peuples, partout où elle a été répandue et étudiée, est indéniable. Les historiens, surtout, sont de plus en plus confrontés à ses déclarations qui viennent d'être remises en évidence par l'intérêt récent manifesté pour la Grande Pyramide dont parle le prophète Ésaïe au chapitre 19, versets 19 et 20 du livre qui porte son nom.

La Bible renferme l'histoire de toute l'humanité depuis sa création, et les événements actuels au Moyen-Orient [écrit en 1989], étroitement liés à l’histoire du peuple juif et d'Israël depuis plus de 4000 ans (et plus particulièrement depuis un siècle environ), confirment cette affirmation.

Nous devions nous attendre à ce qu'un événement aussi important, et d'une portée aussi universelle que celle de la RÉVOLUTION FRANÇAISE de 1789, soit mentionné dans la Bible. Notre attente n'est pas déçue ; c'est ce que nous montrerons dans ce numéro spécial, en rappelant des explications qui en furent données il y a un siècle environ [par Charles. T. Russell], et d'autres plus récentes [par Paul S. L. Johnson], mais qui, toutes, donnent un éclairage nouveau et éclatant aux écrits d'hommes qui, à leur insu, ont servi les desseins de Dieu dans cette page de l’histoire du monde et de celle du peuple juif.

Ces hommes, croyants ou incroyants, ont remis en évidence les trois principes qui imprègnent toute la Bible, Ancien et Nouveau Testament, et qui sont à présent au frontispice de tous nos édifices publics — LIBERTÉ - ÉGALITÉ ‑ FRATERNITÉ. Ils l’ont fait en s'attaquant aux trois doctrines erronées qui bafouaient ces principes depuis des siècles : le droit divin des rois, le droit divin du clergé et le droit divin des aristocrates (*), que nous analyserons dans notre second numéro.

(*) Ceux qui détiennent les pouvoirs politique, religieux et financier.

Nous ne donnerons ici que de petites compilations ; en effet, chaque aspect qui sera abordé fait l'objet de chapitres complets des Études dans les Écritures, <p. 18> que nous pouvons fournir à nos lecteurs qui auront aussi la possibilité de constater la similitude entre les conditions actuelles et celles précédant la Révolution française. [Voir en particulier le Vol. 1 : Le Divin Plan des Âges ; le Vol. 3 : Que Ton Règne Vienne, et le Vol. 4 : La Bataille d'Harmaguédon.]


QUAND UNE RÉVOLUTION EST‑ELLE JUSTE
DU POINT DE VUE DE DIEU ?

             Le professeur Paul S. L. Johnson, premier éditeur de l'Étendard de la Bible, appuie sa déclaration sur les passages suivants [dont l'explication est donnée plus loin] :

« Que toute âme se soumette aux autorités qui sont au‑dessus d'elle ; car il n'existe pas d'autorité, si ce n’est de par Dieu (1) ; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu (2) ; en sorte que celui qui résiste à l'autorité résiste à l'ordonnance [l'arrangement] de Dieu ; et ceux qui résistent [à cet arrangement] feront venir un jugement sur eux‑mêmes. Car les magistrats ne sont pas une terreur pour une bonne œuvre, mais pour une mauvaise. Or, veux‑tu ne pas craindre l'autorité ? Fais le bien, et tu recevras d'elle de la louange ; car [le magistrat] est serviteur de Dieu pour ton bien ; mais, si tu fais le mal, crains ; car il ne porte pas l'épée en vain ; car il est serviteur de Dieu, vengeur ["rétributeur"] pour [exécuter] la colère sur celui qui fait le mal. C'est pourquoi il est nécessaire d'être soumis, non seulement à cause de la colère, mais aussi à cause de la conscience. Car c'est pour cela que vous payez aussi les tributs ; car ils sont ministres de Dieu, s'employant constamment à cela même. Rendez à tous ce qui leur est dû : à qui le tribut, le tribut ; à qui le péage, le péage ; à qui la crainte, la crainte ; à qui l'honneur, l'honneur » (Romains 13 : 1 à 7).

(1) Ce principe de soumission aux autorités n'a nullement soutenu le "droit divin" de ces dernières, ni la servilité des peuples à celles-ci, ni l'interdiction aux peuples en général — comme cela est montré plus bas — "de se révolter contre [une] forme périmée de gouvernement". Quant aux disciples de Jésus (les chrétiens au vrai sens du terme), ils s'en remettent à Dieu (et à Son dessein envers l'Humanité), qui respecte la volonté des hommes et ne la contraint pas (voir les études dans les écritures, Vol. 6, chap. 14). Retour.

(2) Non que Dieu ait approuvé la tyrannie, etc., dans l'histoire des autorités, mais que l'arrangement temporaire selon lequel l'homme a gouverné l'homme (ce qui contribuera aussi à l'éducation de ce dernier), était voulu (permis) de (par) Dieu. Retour.

Il écrit dans son ouvrage « ÉLIE ET ÉLISÉE », page 203 [en anglais ; en français : VÉRITÉ PRÉSENTE N° 35 p. 68] :

« Dieu a arrangé pour chaque nation (Romains 13 : 1‑7) la forme de gouvernement la mieux adaptée à ses idées, développement et conditions politiques, mais sagement, Il ne disposa pas les choses de façon que toutes les nations aient, individuellement ou collectivement, une forme de gouvernement si hautement développée que l'est celle de l'Amérique, dans ses états tant individuels que collectifs, les États‑Unis par exemple, car pour des nations rétrogrades, de telles institutions démocratiques auraient été funestes.

C'est pourquoi, Il fit en sorte que quelques nations, à cause de leur état rétrograde extrême dans leurs idées, développement et conditions politiques, aient une monarchie absolue comme forme de gouvernement, comme en eurent la Russie, la Turquie, etc. ; que d'autres nations un peu moins rétrogrades à ce sujet, aient une monarchie constitutionnelle, comme l'eurent l'Allemagne, l'Autriche, etc. ; que d'autres nations plutôt avancées dans leurs idées, développement et conditions politiques, posséderaient un gouvernement presque démocratique, comme celui de l'Angleterre, du Japon, etc. ; que d'autres plus avancées sous ce rapport, auraient une démocratie presque pure, comme l'ont la France et la Suisse, etc. ; et que les nations les plus avancées auraient une démocratie pure, comme c'est le cas pour l'Amérique.

Il est donc juste, du point de vue de l’ « ordonnance » — arrangement — de Dieu à ce sujet, si la persuasion morale échoue, pour une nation qui est trop grande pour subir une forme de gouvernement jadis bien adaptée [mais ne l'est plus] à sa condition (présentement) grandie, de se révolter contre cette forme périmée de gouvernement. En conséquence, ce fut juste, non seulement devant les hommes, mais aussi devant Dieu, que nos ancêtres se soient soulevés contre l'Angleterre [lors de la guerre d'Indépendance en Amérique — Réd.] et qu'ils aient établi un gouvernement du peuple, pour et par le peuple [ce qui est vrai également pour la Révolution française de 1789 — Réd.].

C'est un principe, divinement aussi bien qu'humainement vrai, que les gouvernements détiennent [et devraient détenir seulement] leurs pouvoirs du consentement de leurs sujets ; car une nation est une association politique mutuelle de gens alliés par leurs intérêts politiques communs. Dieu, en conséquence, disposa [les choses de telle sorte] que ceux qui consentent à une monarchie absolue, ou qui penchent vers une monarchie constitutionnelle, ou préfèrent une semi‑démocratie, ou une démocratie presque pure, ou parfaite, aient respectivement la forme de gouvernement désirée. Et quiconque [quelle que soit sa position] entreprend de mettre de côté cet arrangement sage du Tout‑Puissant, accumulera, au prorata de son influence dans cette circonstance, non seulement la culpabilité sur lui‑même, mais aussi des conséquences néfastes sur lui‑même et sur les autres. »


LES CAUSES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
L'INFLUENCE DES PHILOSOPHES 

Analysant avec perspicacité les conditions qui commençaient à se développer dans les diverses sphères de la société à la fin du 19ème siècle et à l'aube du 20ème, l’auteur des 6 volumes des « Études dans les Écritures », Charles T. RUSSELL, tire un parallèle avec celles qui ont précédé la Révolution de 1789. Nous citerons, de son ouvrage « LA BATAILLE d'HARMAGUÉDON », paru en 1897, réédité en 1916, les pages 586 à 596, qui sont en grande partie une compilation d'écrits d'historiens et d'auteurs de son époque :

« L'armée romaine et la guerre proprement dite ne provoquèrent qu'une faible partie de la détresse qui survint à la fin de l’Âge judaïque [voir l'ouvrage Le Divin Plan des Âges] ; cette détresse fut l'une des plus terribles que l'histoire ait eu à enregistrer, et on ne peut la comparer qu'à la Révolution française [nous mettons en italique — Réd.]. Elle provint surtout de la désintégration nationale, du renversement de la loi et de l'ordre — l'anarchie. Visiblement, l'égoïsme domina complètement et dressa tout homme contre son prochain ; c'est exactement ce qui est prédit de la détresse prochaine sur la chrétienté (c'est au milieu de cette détresse que le grand temple spirituel — l'Église élue de Dieu — sera complété et glorifié). « Avant ces jours‑là, il n'y avait pas de salaire pour les hommes, il n'y avait pas de salaire pour les bêtes, et il n'y avait pas de paix pour celui qui sortait, ni pour celui qui entrait, à cause de la détresse ; et je lâchais tout homme, chacun contre son prochain » — Zacharie 8 : 9 ‑ 11.

Les temps n'ont pas tellement changé pour croire qu'une telle calamité soit impossible ou improbable aujourd'hui. Cela est trop évident pour nécessiter des preuves. Mais si quelqu'un était enclin à en douter, qu'il se rappelle la grande Révolution d'il y a un peu plus d'un <p. 19> siècle [écrit en 1897 mais réédité en 1916 — Réd.], qui mit la France à deux doigts de la ruine sociale et menaça la paix du monde.

Il est des gens qui pensent à tort que le monde s'est débarrassé des cruautés des temps anciens ; ils reposent dans une sécurité imaginaire et supposent que des calamités comme celles du passé ne pourraient à nouveau survenir sur le monde ; pourtant, le fait est que notre raffinement du vingtième [et du vingt-et-unième] siècle est un vernis très mince, facilement enlevé ; un jugement sain et une connaissance des faits de l'histoire, même récente, ainsi que la fiévreuse agitation de l'humanité actuelle, suffisent à garantir la possibilité d'un retour du passé, même sans le témoignage de la ferme parole prophétique qui prédit un temps de détresse  (« trouble » — Trad.) tel qu'il n’y en a pas eu depuis qu'il existe une nation.

Dans le langage symbolique de l'Apocalypse, la Révolution française fut vraiment un « grand tremblement de terre », une secousse sociale si forte que toute la « chrétienté » trembla jusqu'à ce qu'elle fût passée ; cette explosion terrible et soudaine de la colère d'une seule nation, il y a un siècle seulement [écrit en 1897], peut donner quelque idée de la fureur de la tempête à venir, quand la colère de toutes les nations irritées fera éclater les liens de la loi et de l'ordre, et fera [finalement mais temporairement — Matthieu 24 : 21-22] régner l'anarchie universelle.

On doit se souvenir aussi que cette calamité se produisit dans ce qui était alors le cœur même de la chrétienté, au sein d'une nation qui était considérée comme l'une des plus chrétiennes dans le monde, celle qui, pendant mille ans, avait été le principal soutien de la papauté. Une nation, intoxiquée par le vin des fausses doctrines dans l'église et dans l'État, longtemps enchaînée par le cléricalisme et la superstition, vomit alors tout cela, et dépensa la force de sa rage folle. En fait, Jésus fait allusion à la Révolution française dans Sa Révélation à Jean, à Patmos, comme exemple et comme un prélude à la crise qui s'approche maintenant. Retour

On doit observer également que les mêmes causes qui amenèrent cette grande calamité, agissent actuellement pour amener une révolution semblable quoique infiniment plus étendue, car elle sera universelle. Les causes de cette terrible convulsion ont été brièvement résumées en ces termes par l'historien [« Campagnes de Napoléon », p. 12] :

« La cause immédiate et la plus déterminante de la Révolution française doit être recherchée dans la détresse du peuple et les embarras du gouvernement occasionnés par les dépenses énormes de la guerre dans laquelle la France soutint l'indépendance des colonies américaines. Le dérèglement de la cour, les dissensions du clergé, le progrès graduel de la connaissance générale, la dissémination des principes révolutionnaires occasionnée par la lutte américaine, ainsi que les traitements injustes dès longtemps établis auxquels les masses populaires étaient assujetties, tout cela contribua au même effet… Poussé au ressentiment des torts subis et instruit dans la connaissance de ses droits, le peuple de France s'éveilla à un esprit universel de mécontentement et de ressentiment. Le cri de « Liberté ! » retentit de la capitale aux frontières, et fut renvoyé des Alpes aux Pyrénées, des bords de la Méditerranée à ceux de l'Atlantique. Comme tous les changements soudains et violents qui se produisent dans les États corrompus, l'explosion fut accompagnée de maux et d'atrocités devant lesquels les crimes et les malheurs de l'ancien despotisme paraissaient insignifiants ».

Voici ce que dit un autre historien [« Histoire universelle » (par le Prof. Fisher du Collège de Yale), p. 497] :

« La première des causes de la Révolution française fut l'hostilité du peuple contre les classes privilégiées — le roi, les nobles et le clergé — à cause des restrictions et des charges que la loi et la coutume imposaient aux classes au‑dessous d'elles.

La terre : près des deux tiers des terres, en France, étaient entre les mains des nobles et du clergé. Une grande partie de ces terres étaient mal cultivées par leurs propriétaires indolents. Les nobles préféraient les plaisirs de Paris au séjour dans leurs terres. Il y avait beaucoup de petits propriétaires fonciers, mais ils ne possédaient pas suffisamment de terrains pour en tirer leur subsistance. Le paysan fut si souvent maltraité que, lorsqu'il regardait les tours du château de son maître, le plus cher désir de son cœur était d'y mettre le feu et de détruire en même temps tous les registres de dettes [hypothèques]. Le clergé possédait d'immenses terres, gouvernait en seigneur sur des milliers de paysans et retirait d'énormes revenus de dîmes et d'autres sources. Dans certaines provinces, l'état des choses était meilleur que dans d'autres, mais en général, le riche profitait des plaisirs, le pauvre, lui, portait les charges écrasantes.

Monopoles : l'industrie et le commerce, bien qu'encouragés, étaient gênés par des monopoles et par une organisation rigide de corporations.

Gouvernement corrompu : l'administration du gouvernement était à la fois arbitraire et corrompue.

Perte de respect pour la royauté : on avait perdu tout respect pour le trône.

Échec des tentatives de réforme : les tentatives de réforme politique et sociale émanant des souverains après les grandes guerres, en France et dans d'autres pays, produisirent une ambiance d'agitation sans atteindre leur but de réorganisation sociale.

Spéculation politique : la tendance des idées était dans un sens révolutionnaire. On mit énergiquement en doute les croyances religieuses traditionnelles. La spéculation politique était générale. Montesquieu avait attiré l'attention sur la liberté accordée par la constitution anglaise. Voltaire avait insisté sur les droits de l'homme. Rousseau s'était étendu longuement sur le droit souverain de la majorité.

L'exemple de l’Amérique : ajoutez à ces facteurs l'influence de la Révolution américaine et de la Déclaration américaine de l'indépendance proclamant les droits de l'homme et l'établissement d'un gouvernement reposant sur le consentement et la libre volonté du peuple ».

Dans toutes ces causes principales qui atteignirent leur paroxysme dans les terreurs de la Révolution française, nous discernons une bonne ressemblance avec des conditions analogues aujourd'hui, qui sont en train de conduire rapidement et sûrement aux résultats analogues prédits [dans les écritures] sur une échelle mondiale.

Remarquez l'animosité croissante entre les classes privilégiées <p. 20> (royauté et aristocratie [écrit en 1897]) et les classes ouvrières, les discussions des droits et des torts du peuple, et le déclin du respect envers l'autorité tant civile qu'ecclésiastique. Notez également la tendance révolutionnaire de la pensée et de l'expression populaires, le mécontentement croissant des masses envers les autorités dirigeantes et les institutions du gouvernement.

Si la Déclaration américaine de l'indépendance, avec sa proclamation des droits de l'homme et de la fondation d'un gouvernement reposant sur le consentement et la libre volonté du peuple, a inspiré aux masses populaires françaises un désir de liberté et d'indépendance, il n'est pas surprenant que l'expérience heureuse de ce gouvernement du peuple et par le peuple, depuis un siècle [écrit en 1897 — Réd.], et la mesure de liberté et de prospérité dont on jouit ici, ont actuellement leur effet sur les peuples du vieux monde. Le torrent continu des émigrants d'autres pays vers ce pays‑ci est une autre preuve de l'impression qu'a faite cette expérience sur les peuples des autres nations.

Pourtant, la liberté et la prospérité dont on jouit ici, sont loin de satisfaire les gens. Ils désirent ardemment une condition meilleure encore et cherchent les moyens d'y parvenir. Nulle part ailleurs dans toute la chrétienté, cette détermination ne s'affirme d'une manière plus positive et plus résolue qu'ici. Chaque homme est sur le qui‑vive [ainsi dans le texte — Trad.] pour revendiquer ses droits réels ou supposés. L'orientation des idées, ici comme ailleurs, est de tendance révolutionnaire, et chaque jour, elle le devient un peu plus.

La Révolution française fut une lutte entre une certaine mesure de lumière contre d'épaisses ténèbres, entre l'esprit de liberté en éveil et l'oppression qui s'exerçait depuis longtemps, entre une certaine mesure de vérité et de vieilles erreurs et superstitions que les pouvoirs civils et ecclésiastiques encourageaient et favorisaient depuis longtemps pour leur propre agrandissement et pour l'oppression du peuple. Cependant, elle a montré le danger que présente la liberté qui n'est pas guidée par la justice (« righteousness ») et l'esprit de sobre bon sens (2 Timothée 1 : 7). Un petit savoir est en vérité une chose dangereuse.

Dans l'une de ses histoires, Charles Dickens place l'action dans les temps troublés de la Révolution française. Cette histoire commence ainsi, et comme il le suggère, convient bien au temps actuel :

« C'était le meilleur des temps, c'était le plus mauvais des temps ; c'était l’Âge de la sagesse, c'était l’Âge de la folie ; c'était l'époque de la croyance, c'était l'époque de l'incrédulité ; c'était le temps de la lumière, c'était le temps des ténèbres ; c'était le printemps de l'espoir, c'était l'hiver du désespoir ; nous avions toutes choses devant nous, nous n'avions rien devant nous ; nous allions tous directement au ciel, nous allions tous directement dans l'autre voie — en bref, la période était tellement comme la période actuelle que certaines de ses autorités les plus bruyantes insistaient pour qu'elle fût reçue en bien ou en mal, au degré de comparaison superlatif seulement ».

Alors que nous voyons que les mêmes causes opérant à travers le monde d'aujourd'hui produisent des résultats analogues sur une échelle plus étendue, nous ne pouvons nous consoler par des idées de sécurité imaginaire, et proclamer « Paix ! Paix ! » quand il n'y a pas de paix, en particulier à cause des avertissements de la prophétie.

À la lumière du caractère prédit des événements prochains de cette bataille, nous pouvons considérer seulement la Révolution française comme le grondement d'un tonnerre lointain, donnant l'avertissement d'un orage qui s'approche, comme une légère secousse qui précède l'ébranlement général du tremblement de terre, comme le déclic prémonitoire de la grande horloge des âges, qui prévient ceux qui sont déjà éveillés que les rouages sont en mouvement, et que bientôt sonnera l'heure de minuit qui mettra fin au présent ordre d'affaires et introduira un nouvel ordre de choses — l'Année du Jubilé, avec son ébranlement qui l'accompagnera et ses changements de possession. La Révolution française a réveillé le monde entier et mis en marche les puissantes forces qui, finalement, détruiront le vieil ordre de choses.

Quand les conditions seront complètement mures pour la grande Révolution, une circonstance banale pourra servir d'allumette pour mettre le feu à la structure sociale actuelle à travers le monde entier ; ce fut exactement le cas, par exemple, de la Révolution française : on raconte que le premier acte public fut le battement sur une casserole en fer‑blanc par une femme dont les enfants avaient faim. Bientôt, une armée de mères s'avança vers le palais royal pour réclamer du pain. Comme on le leur refusait, des hommes se joignirent à elles, et bientôt, la colère de la nation s'alluma et les flammes de la révolution balayèrent le pays tout entier.

Cependant, la royauté était si oublieuse quant aux conditions du peuple, elle vivait dans l'abondance et dans tant de luxe que, même lorsque la révolution éclata, la reine ne comprit pas la situation. Alors qu'elle entendait dans son palais le tumulte de la foule, elle demanda ce que cela signifiait. Comme on l'informait que le peuple réclamait du pain, elle répliqua : « Ces gens sont stupides de faire tant de bruit pour du pain ; si le pain manque, qu'ils prennent du gâteau, il est bon marché maintenant ».

La similitude du présent avec ce temps‑là est si frappante, que l'alarme est donnée par beaucoup de gens réfléchis qui discernent les signes des temps, tandis que d'autres ne peuvent pas se rendre compte de la situation. Les cris qui précédèrent la Révolution française ne furent rien en comparaison des appels qui montent des masses populaires dans le monde entier vers ceux qui sont puissants et influents.

Il y a quelques années [écrit en 1897], le Prof. G. D. Herron, du Collège de Iowa, déclarait :

« Partout, il y a des signes d'un changement universel. La race est en attente, embarrassée jusqu'à ce que soit accompli son nouveau baptême. Chaque point sensible de la société ressent les premières souffrances d’une grande épreuve qui doit engager (« try ») tous les habitants de la terre, et qui doit se terminer par une délivrance divine [bien qu'il ne réussisse pas à discerner ce que sera la délivrance, ni comment elle se fera]. Nous sommes au début d'une révolution qui va contraindre toutes les institutions existantes, religieuses et politiques, et mettre à <p. 21> l'épreuve la sagesse et l'héroïsme des âmes les plus pures et les plus braves de la terre… La révolution sociale, qui clôt notre siècle [écrit quelque temps avant 1897 — Réd.] et inaugure le suivant par LES ANNÉES LES PLUS CRUCIALES ET LES PLUS FORMATIVES DEPUIS LA CRUCIFIXION DU FILS DE L'HOMME, EST L'INVITATION FAITE À LA CHRÉTIENTÉ ET L'OCCASION FAVORABLE POUR ELLE DE DEVENIR CHRÉTIENNE » [nous mettons en capitales].

Mais hélas ! L'invitation n'est pas acceptée ; en vérité, elle n'est réellement entendue que par une faible minorité, tant est grand le vacarme du péché [injustice] et tant sont solides les chaînes de l'habitude. Seules, les souffrances du grand tremblement de terre social (la révolution) qui vient, produiront le changement, et dans son terrible déroulement, rien ne sera plus manifeste que les signes de la juste rétribution qui révéleront à tous le fait que le juste Juge de toute la terre est en train de mettre « le jugement pour cordeau, et la justice pour plomb » — Ésaïe 28 : 17.

Le caractère vengeur [« rétributeur »] de la grande tribulation qui s'abattit sur Israël selon la chair dans la moisson [de l'an 29 à l'an 69] de l’Âge judaïque [voir l'ouvrage Le Divin Plan des Âges], fut très visible ; il en fut de même du caractère de la Révolution française, et ce sera également manifeste dans la détresse présente lorsqu'elle atteindra son point culminant. Les remarques de M. Thomas H. Gill, dans son ouvrage Le Drame Papal, se rapportant au caractère vengeur [« rétributeur »] de la Révolution française, suggèrent également le même caractère de la détresse qui va s'abattre sur la chrétienté dans son ensemble. L'auteur déclare :

« Plus on étudie profondément la Révolution française, plus se révèle sa prééminence au‑dessus de toutes les étranges et terribles choses qui s'y passèrent… Jamais le monde ne fut le témoin d'un exemple de châtiment aussi rigoureux et aussi sublime... Si elle infligea énormément de mal, elle présupposa et détruisit beaucoup de choses mauvaises... Dans un pays où chaque institution ancienne et chaque coutume vénérable disparurent en un instant, où l'organisation sociale et politique s'écroula avant le premier coup, où la monarchie, la noblesse et l'église furent balayées presque sans résistance, il fallait que la structure tout entière de l'État fût pourrie : royauté, aristocratie et clergé devaient avoir gravement péché [été injustes]. Si les bonnes choses de ce monde — la naissance, le rang social, la fortune, les vêtements élégants et les manières distinguées — devinrent pour un temps une cause de danger et de péril dans le monde, c'est que le rang social, la naissance et les richesses avaient été les objets d'effroyables abus.

« La nation qui abolit et proscrivit le christianisme, qui détrôna la religion en faveur de la raison et mit sur le trône, à Notre-Dame, la nouvelle déesse en la personne d'une prostituée, devait, pour en arriver là, avoir été affligée par une forme très déraisonnable et très corrompue du christianisme. Le peuple qui mena une pareille guerre d'extermination totale de toutes choses établies, au point d'abolir les formes usuelles de salutations et la méthode habituelle de calculer le temps, qui eut en horreur le « vous » comme d'un péché [une injustice] et reculait d'horreur devant le terme « monsieur », qui changea les semaines en décades et le nom des mois, ce peuple‑là devait avoir sûrement de bonnes raisons pour haïr ces vieilles coutumes et pour tomber ensuite dans une telle extravagance absurde portant sur des détails.

« La démolition des châteaux de la noblesse, le pillage des sépulcres de la royauté, la décapitation du roi et de la reine, la cruelle mise à mort du petit dauphin, les princes réduits à la mendicité, le massacre des prêtres et des nobles, la guillotine souveraine, les mariages républicains, la tannerie de Meudon, les couples liés ensemble et jetés dans la Loire, les gants faits de la peau d'homme et de femme, ces choses sont des plus horribles, mais elles sont en même temps la manifestation d'un châtiment ; elles révèlent la présence solennelle de Némésis, la terrible main d'une puissance vengeresse.

« Elles rappellent à l'esprit les horribles péchés [injustices] de cette vieille France : les malheureux paysans écrasés sous le poids des impôts dont étaient exempts les riches et les nobles, affligés à tout bout de champ par de cruelles famines à cause d'impôts écrasants, de guerres injustes et de monstrueux et mauvais gouvernements, et ensuite pendus ou fusillés par vingtaines ou par cinquantaines s'ils se plaignaient seulement de manquer de nourriture, et tout cela pendant des siècles !

« Ces choses remettent en mémoire les protestants massacrés par millions dans les rues de Paris, persécutés pendant des années par des dragons dans le Poitou et le Béarn, et chassés comme des bêtes sauvages dans les Cévennes, égorgés et mis à mort par milliers et par dizaines de milliers par de nombreux moyens atroces à travers de nombreuses et pénibles années…

« Dans aucune des œuvres de la Révolution française, ce caractère de châtiment n'est plus frappant ou n'apparaît d'une manière plus solennelle que dans ses agissements envers l'église romaine et la puissance papale. Il advint que ce fut spécialement la France qui, après avoir rejeté la Réformation à la suite de luttes violentes et perpétré des crimes atroces au cours de ce rejet, en vint à tourner sa fureur contre cette même église romaine... pour abolir le culte romain catholique, pour massacrer dans les rues de ses grandes villes des multitudes de prêtres, pour les pourchasser partout et pour les exiler par milliers sur des rives étrangères, exactement comme elle avait égorgé, pourchassé et exilé des centaines de milliers de protestants ; … pour porter la guerre sur les territoires du pape et pour accumuler toutes sortes de malheurs et d'affronts sur la papauté sans défense… Les excès de la France révolutionnaire ne furent pas plus le châtiment que le résultat direct des excès de… la France papale…

« Dans l'un de ses aspects, on peut décrire la Révolution comme une réaction contre les excès spirituels et religieux de la persécution catholique romaine du protestantisme. Le torrent n'était pas plus tôt libéré qu'il se précipita directement contre l'église romaine et la papauté… Les biens de l'église furent remis à l'État ; le clergé français fut abaissé du rang de propriétaires à celui d'un corps salarié ; des moines et des nonnes furent replacés dans le monde, les biens de leurs ordres confisqués ; les protestants furent rétablis à la pleine liberté religieuse et à l'égalité politique… Bientôt après, la religion catholique romaine était formellement abolie. <p. 22>

« Bonaparte dégaina l'épée de la France contre Pie VI impuissant… Le pontife perdit son indépendance, Berthier marcha sur Rome, établit une république romaine et fit le pape prisonnier. Le souverain pontife fut emmené au camp des infidèles... de prison en prison, et finalement, on l'emmena captif en France. C'est là… qu'il rendit le dernier soupir, à Valence, où ses prêtres avaient été égorgés, où sa puissance fut brisée, et où son nom et sa charge furent un sujet de moquerie et de risée ; … les rudes soldats… pendant dix ans, lui firent boire une coupe… amère…

Ce fut un suprême et parfait exemple de châtiment qui étonna le monde à la fin du dix‑huitième siècle ; cette proscription de l'église catholique romaine par cette nation française même qui, sur son ordre, avait égorgé des myriades de protestants ; cette fin lugubre du souverain pontife dans ce Dauphiné même devenu sacré par les luttes des protestants, et près de ces vallées alpines où les Vaudois avaient été pourchassés sans pitié par des soldats français ; cette transformation des « États de l'église » en « République romaine », et cette destruction de la papauté territoriale par cette nation française même qui, exactement mille ans auparavant, avait, sous les règnes de Pépin et de Charlemagne, donné ces territoires.

« Une multitude de gens s'imaginèrent que la papauté était sur le point de mourir, se demandèrent si Pie VI serait le dernier pontifie et si la fin du dix-huitième siècle ne serait pas marquée par la chute de la dynastie papale… Mais la Révolution française était le commencement et non la fin du jugement [nous mettons en italique — Réd.] ; la France n'avait que commencé à exécuter la sentence, une sentence sûre et inévitable, mais longue et lente, qui devait être diversifiée par de nombreux incidents étranges, et, de temps en temps, [marquée] par un semblant de délivrance, une sentence qui doit se prolonger au travers de nombreuses souffrances et dans beaucoup d'ignominie » ».


UN BILAN DE LA RÉVOLUTION

Comme un écho et une confirmation de ce qui précède, nous présentons à la réflexion de nos lecteurs le texte d'un éditorial paru dans le mensuel juif « INFORMATION JUIVE », de février 1989, sous la plume de monsieur Émile TOUATI, qui rappelle en outre certains effets importants, à long terme, de la Révolution française, sur le destin du peuple juif. En effet, sous le titre : Un Bilan de la Révolution, il écrit : 

« Le centenaire de la Révolution française avait été célébré dans l'enthousiasme et dans l'illusion lyrique. La IIIème République était encore à peine adolescente, pleine de charmes et de promesses, et l’Affaire Dreyfus n'éclatera que cinq ans plus tard. Une large majorité de Français, et l'unanimité des Juifs de France, souscrivaient avec ferveur aux envolées de Victor Hugo, utilisées récemment par la Mission du Bicentenaire :

« L'histoire de la Révolution est l'histoire de l'avenir… Il y a dans ce qu'elle nous a apporté encore plus de terre promise que de terrain gagné. Quand le phénomène sera terminé ? … Quand, à la coalition fratricide des rois, aura succédé la fédération fraternelle des peuples ».

Pour le bicentenaire, nous sommes bien revenus de ce messianisme laïc. Deux atroces guerres mondiales, une série de révolutions sanglantes, le génocide et le goulag ont caractérisé le deuxième siècle d'après 1789. Certes, malgré ses imperfections, ses lacunes et ses équivoques, la DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN RESTE UN GRAND TEXTE FONDATEUR DU MONDE MODERNE, À LA RÉSONANCE UNIVERSELLE [nous mettons en capitales — Trad.]. Ses formules bien frappées méritent toujours notre admiration et notre respect.

Malheureusement, elle n'est pas bien appliquée, même en France où elle a valeur constitutionnelle. On dit souvent que les Français sont davantage attachés à l'égalité qu'à la liberté. Mais, dans les faits, c'est plutôt l'inverse qui est vrai. Le peuple français est certainement l'un des peuples effectivement les plus libres du monde, juridiquement, mais aussi moralement et intellectuellement.

Mais c'est aussi un peuple où fleurissent les inégalités de toutes sortes — sans que celles‑ci soient fondées sur « l'utilité sociale ». La complexité et les injustices du système fiscal rappelleraient l’Ancien Régime. Les privilèges abondent, qu'il s'agisse d'exemptions non justifiées de service militaire [écrit en 1989], de maintien de prétendus droits acquis, de double statut de locataires, de protection sociale différente selon les secteurs, etc. Les corporatismes sont plus vivaces que jamais. Des juridictions d'exception subsistent, en particulier les tribunaux de commerce. On pourrait multiplier les exemples prouvant que la Révolution n'a, de loin, pas réussi à faire de la société française une société d'égalité de droits et de devoirs.

On peut, et l'on doit, s'interroger aussi sur le bénéfice tiré de la Révolution, non plus en tant que citoyens, mais en tant que Juifs. Il est évident, à cet égard, que les orientations prises entre 1789 et 1791, si elles n'intéressaient directement que quelques milliers de personnes, ont un intérêt capital dans l'histoire du judaïsme [nous mettons en italique — Réd.]. Elles ont pesé de façon décisive sur toute son évolution ultérieure, non seulement en Europe, mais partout dans le monde. ON PEUT MÊME AFFIRMER QUE, SANS ELLES, LE SIONISME POLITIQUE AURAIT ÉTÉ INCONCEVABLE [nous mettons en capitales — Réd.]. En effet, l’ « auto-émancipation » est née de l’ « émancipation », même si elle est apparue comme une réaction à cette dernière. Sociologiquement et intellectuellement, toutes deux procèdent du même courant d'idées et de comportements. Toutes deux, mais à des degrés divers, traduisent la même volonté d'affranchissement du ghetto et d'intégration au monde moderne.

La légitimité de l’accession à la citoyenneté pleine et entière ne peut être contestée, même si elle comporte des risques sur le plan du maintien des spécificités. D'ailleurs, ces risques ne sont pas inhérents à la citoyenneté. Il est trop facile d'accuser l'environnement de ses propres fragilités et de ses propres tentations. Et que vaut une fidélité qui serait garantie par la contrainte ou l'isolement, et non par un sentiment de responsabilité intérieure ? Mais, on l'a souvent mal compris, la liberté et l'égalité, éminemment souhaitables, exigeaient, et permettaient à la fois, un renforcement des structures et des engagements communautaires, au <p. 23> lieu d'inciter à les considérer comme superflus ou dépassés.

LA GRANDE LEÇON DE 1789, BIEN COMPRISE PAR LES PIONNIERS DU SIONISME [nous mettons en capitales — Réd.], c'est qu'il n'y avait plus place désormais pour les Juifs en tant que minorité, ethnique ou nationale, dans les États fondés sur la volonté populaire. Ils devaient, soit devenir des citoyens comme les autres, soit aller ailleurs créer leur propre État. Toutes les tentatives pour sortir de ce dilemme (comme, par exemple celles du Bund ou des pays de l'Europe de l'Est) se sont soldées par des échecs.

Il n'en reste pas moins que, pour les Juifs, la seule citoyenneté idéale, ou simplement vivable, est celle des démocraties pluralistes, aussi peu jacobines que possible. L'égalité n'y est pas payée par le renoncement à sa personnalité et à ses valeurs. On peut librement (et sans devoir sacrifier son potentiel de promotion individuelle ou sociale) y développer ses sources, ses racines, son originalité (plutôt que sa différence, ce qui supposerait une norme unique de référence) ».

Note de la Rédaction : Les personnes ayant eu connaissance des ouvrages « L'Auto‑émancipation » (1882) de Léon PINSKER et « L'état Juif » (1895) de Theodor HERZL [les pères du Sionisme politique moderne] peuvent témoigner de la justesse de l'analyse présentée ci‑dessus. Nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain numéro.


COMMENT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
FUT‑ELLE FIGURÉE À L'AVANCE DANS LA BIBLE ?

À ce stade de notre étude et pour aider le lecteur non averti, nous donnons quelques explications des principaux symboles employés dans la Bible, les événements depuis plus d'un siècle en ayant confirmé toute l'exactitude. Certains de ceux‑ci font d'ailleurs partie du langage courant.

La terre représente la société organisée ; la mer : les éléments agitées ou révolutionnaires de la société ; les montagnes : les gouvernements puissants ; les collines : les gouvernements secondaires ; les cieux : les pouvoirs ecclésiastiques ; les nuages, nuées, etc. : les troubles plus ou moins importants s'abattant sur la société (ou les peuples organisés) ; l'eau, en général, représente la Vérité.

Il y a d'autres symboles et types [figures] ; ceux‑ci devraient suffire, mais ils sont nécessaires à la compréhension de notre étude, ainsi que le dit l'Apôtre dans la première épître aux Corinthiens, chapitre 10 : 6, 11 : « Or, toutes ces choses arrivèrent comme types [figures ou exemples — Réd.] de ce qui nous concerne… et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement [ou instruction — Réd.] à nous que les fins des âges ont atteints ».

Dans une longue étude sur le caractère typique du prophète Élie au point de vue représentatif de la véritable Église [connue de Dieu seul, et non représentatif des diverses dénominations] comme Réformateur porte-parole de Dieu pour le monde, le professeur Paul S. L. JOHNSON cite 1 Rois 18 : 44‑46 : « Voici un petit nuage, comme la main d'un homme, qui s'élève de la mer. Et il dit : Lève-toi, dis à Achab [qui représente les autorités civiles, le parti d'État, alors que Jézabel représente l'église romaine] : Attelle, et descends, afin que la pluie ne t'arrête pas. Et il arriva, en attendant, que les cieux devinrent noirs par d'épais nuages accompagnés de vent, et il y eut une forte pluie ; et Achab monta dans son char et s'en alla à Jizreël. Et la main de l'Éternel fut sur Élie, et il ceignit ses reins, et courut devant Achab jusque là où tu arrives à Jizrëel… ». Il en donne ensuite l'explication suivante :

« Le « petit nuage » (verset 44) représente (Apocalypse 14 : 14) les enseignements marqués par la violence [à l'origine de troubles sociaux], sur la Liberté, l'Égalité et la Fraternité, contraires dans leur essence à la domination monarchique, émanant des agitateurs de France, illuministes et révolutionnaires, avant et pendant la Révolution française, 1748‑1804, enseignements dont le résultat, par la providence du Seigneur, vint en aide à Élie­antitype (Apocalypse 12 : 15-16).

Ces enseignements appuyés par la violence et justes en partie, étaient une expression du pouvoir humain (« comme la main d'un homme ») contre les erreurs de la papauté ; ils apportaient la promesse du pouvoir complet qui découlerait des enseignements bibliques (les « épais nuages », verset 45) sur la liberté, l'égalité et la fraternité véritables.

Par ces deux sortes d'enseignements, la puissance ecclésiastique papale (« les cieux » — verset 45) fut complètement couverte.

Élie­antitype, par l'église méthodiste, qui fut d'abord un mouvement de liberté, d'égalité et de fraternité chrétiennes contre l'église d'Angleterre, conseilla aux pouvoirs civils de se préparer au choc qui se produirait, comme conséquence des vérités proclamées, entre l'église et l'État, les agitateurs illuministes et révolutionnaires. Il prépara de cette façon dans une certaine mesure les pouvoirs civils à supporter l'assaut de la Révolution française quand celle‑ci s'abattit comme une mer en furie sur les plages de la société (v. 44).

Tandis que, d'une part, les enseignements des illuministes et révolutionnaires français (le « petit nuage ») sur la liberté, l'égalité et la fraternité naturelles, avec leurs extensions, la Révolution française et les guerres napoléoniennes (la part du vent dans le « petit nuage »), et, d'autre part, les vrais enseignements bibliques sur la liberté, l'égalité et la fraternité chrétiennes (les « épais nuages ») avec leurs conséquences, la guerre (la part du vent dans les « épais nuages ») contre l'enchaînement de la Bible par Rome, obscurcissaient par des difficultés la puissance de la papauté (« les cieux »), l'averse de bibles (« la pluie ») se produisit, grâce aux Sociétés Bibliques formées spécialement, de 1804 à 1816, et venues comme résultat des enseignements de la Bible chargés de troubles pour Rome (les « épais nuages »), et de leur guerre contre la prohibition de la Bible par Rome.

Cette combinaison d'événements — (1) les luttes et les actes des illuministes, révolutionnaires et militaristes français en faveur de la liberté, de l'égalité et de la fraternité contre les abus du cléricalisme, de la royauté, de l'aristocratie, etc... (2) les enseignements véridiques de la Bible sur ces sujets et la guerre qui en résulta contre la prohibition de la Bible par Rome — força les pouvoirs civils organisés en un concert de nations (le « char »), avant que la pluie vînt, à <p. 24> voir d’un œil défavorable (« monta et s'en alla ») la question de l'union entre l'église et l'État (Jizreël, semence de Dieu [nominale], lieu de résidence commune d’Achab et de Jézabel).

Il en advint qu'ils n'invitèrent même pas le pape à participer à la conférence de la paix, à Vienne, après la défaite finale de Napoléon en 1815. Cet acte montre la réalité de l'éloignement qui existe à notre époque entre l'église et l'État (verset 45). Comme on pouvait s'y attendre, Élie‑antitype, par le service fidèle de l'enseignement (« il ceignit ses reins »), spécialement dans l'église méthodiste, devança les pouvoirs civils, en considérant d'une manière inamicale l'union de l'église et de l'état (verset 46).

On remarquera que nous croyons que la Révolution française et les guerres de Napoléon étaient en rapport direct avec la pluie de bibles. Mais ce rapport avait un caractère occasionnel et non un caractère d'origine, de causalité. Notre explication présente ces événements comme compris dans le « petit nuage » et dans sa part du « vent ». Concernant les agitations des illuministes et celles des révolutionnaires qui en furent la conséquence, les premières étaient, pensons‑nous, le « petit nuage » primitivement aperçu, et qui, naturellement, s'élargit par les mouvements révolutionnaires.

L'ouvrage de Montesquieu, « L’Esprit des Lois », publié en 1748, fut la base des agitations des illuministes ; Voltaire, Rousseau et plusieurs autres [comme Helvétius, D’Alembert, Diderot — Réd.] contribuèrent au « petit nuage », dont il est parlé, sous une autre forme, comme d'un fleuve qui sort de la bouche du serpent [Apocalypse 12 : 15, 16]. Mais les « nuages » ‑ antitypes, et leur part du « vent », furent la source réelle de la pluie.

Une chose est certaine, c'est que la pluie de bibles ne vint pas ou ne sortit pas de la Révolution française et des guerres de Napoléon ; elle vint, elle sortit des enseignements chrétiens sur la liberté, l'égalité et la fraternité véritables, issus du mouvement méthodiste et du mouvement en faveur de la propagation des bibles, véritable guerre contre l'attitude de Rome sur ces questions. Notons que le texte dit que non seulement les « nuages » mais aussi le « vent » obscurcit les cieux. Ce fut un vent dans le genre de ceux de nos tornades de l'ouest des États‑Unis, des nuages de vent ».


L'ESPRIT DES LOIS

Nous présentons à l'appui de ce qui précède un extrait émouvant de « L'Esprit des Lois », montrant l'intérêt de Montesquieu [1689 ‑ 1755] pour la condition des Juifs. Dans le Livre 25 : 13, sous le titre « Très humble remontrance aux inquisiteurs d'Espagne et de Portugal », il écrit ceci : « Une Juive de dix‑huit‑ans, brûlée à Lisbonne… à l'auto‑da‑fé [en 1745], donna occasion à ce petit ouvrage ».

« Quand vous voulez nous faire venir à vous, nous vous objectons une source dont vous vous faites gloire de descendre. Vous nous répondez que votre religion est nouvelle, mais qu’elle est divine ; et vous le prouvez parce qu'elle s'est accrue par la persécution des païens et par le sang de vos martyrs ; mais aujourd'hui, vous prenez le rôle des Dioclétiens, et vous nous faites prendre le vôtre.

« Nous vous conjurons, non pas par le Dieu puissant que nous servons, vous et nous, mais par le Christ que vous nous dites avoir pris la condition humaine pour proposer des exemples que vous puissiez suivre ; nous vous conjurons d'agir avec nous comme il agirait lui‑même s'il était encore sur la terre. Vous voulez que nous soyons chrétiens, et nous ne voulez pas l'être

« Si le Ciel vous a assez aimés pour vous faire voir la vérité, il vous a fait une grande grâce ; mais est‑ce aux enfants qui ont eu l’héritage de leur père, de haïr ceux qui ne l'ont pas eu ?

« Que, si vous avez cette vérité, ne nous la cachez pas par la manière dont vous nous la proposez. Le caractère de la vérité, c'est son triomphe sur les cœurs et les esprits, et non pas cette impuissance que vous avouez lorsque vous voulez la faire recevoir par des supplices.

« Si vous êtes raisonnables, vous ne devez pas nous faire mourir parce que nous ne voulons pas vous tromper. Si votre Christ est le fils de Dieu, nous espérons qu'il nous récompensera de n'avoir pas voulu profaner ses mystères ; et nous croyons que le Dieu que nous servons, vous et nous, ne nous punira pas de ce que nous avons souffert la mort pour une religion qu'il nous a autrefois donnée, parce que nous croyons qu’il nous l’a encore donnée ».

De telles pensées influencèrent assurément de nombreux esprits concernant la condition des Juifs au moment de la Révolution ; nous reviendrons sur ce point.


Nous retrouvons les explications données par C. T. RUSSELL dans son ouvrage QUE TON RÈGNE VIENNE, p. 37 et suivantes :

« La nouvelle réformation qui commença au jour de Napoléon, ne fut pas moins décisive que celle inaugurée par Luther et ses collègues, quoique ce ne fût pas un mouvement religieux, ni dû au zèle religieux ; ses auteurs ignoraient d'ailleurs qu'ils accomplissaient une œuvre dont le programme avait été marqué dans la prophétie bien des siècles auparavant. Napoléon et ses associés étaient des hommes impies guidés uniquement par leurs propres ambitions égoïstes pour le pouvoir. Mais Dieu, à leur insu, dirigeait leurs actions, les faisant concourir à l'accomplissement de Ses propres desseins. Si la réformation que Dieu avait fait naître au début au sein de l'église avait continué son œuvre, si les réformateurs et leurs descendants étaient restés fidèles à la vérité, les grands desseins de Dieu auraient pu être accomplis par leur ministère. Mais lorsqu'ils eurent succombé aux flatteries du monde, Dieu montra qu'Il avait d'autres moyens et d'autres voies pour accomplir Ses desseins.

L'œuvre de Napoléon et celle de la Révolution française brisèrent l'influence de la superstition religieuse, humilièrent l'orgueil des aristocraties religieuses hautaines, réveillèrent les peuples à une notion plus nette des pouvoirs et prérogatives de l'homme. La puissance papale, qui avait antérieurement déjà reçu un coup fatal lors de la Réformation et s'en était guérie (Apocalypse 13 : 3), fut brisée et perdit sa puissance dominatrice. La période achevée en 1799 et marquée par la campagne d'Égypte de Napoléon, désagrégea la domination papale sur les nations et y mit un terme. à ce moment‑là, au temps marqué, au terme des 1260 années de domination, le jugement qui avait été prononcé contre ce système commença et il se poursuivra, « pour la détruire et la faire périr, jusqu'à la fin » — Daniel 7 : 26.

Cette date (1799), marque le début d'une nouvelle ère dans laquelle la liberté de la pensée, la reconnaissance des droits et des privilèges de l'homme, etc., ont amené de rapides et visibles progrès dans l’œuvre qui devait s'accomplir au Temps de la Fin. Nous constatons, par exemple, l'apparition et le travail des diverses Sociétés Bibliques, appelées par Rome des Sociétés Bibliques pestiférées. Rome ne peut entraver leur œuvre et le livre sacré qu'elle avait autrefois enchaîné, maintenu caché sous le manteau des langues mortes, le livre, dont elle avait interdit la lecture à ses adeptes trompés, est maintenant <p. 25> répandu par millions dans toutes les nations et en toute langue.

La Société biblique britannique et étrangère fut fondée en 1804, la Société biblique prussienne de Berlin en 1806, la Société biblique de New‑York en 1809, et la Société biblique d'Amérique en 1817. L'œuvre accomplie par ces diverses Sociétés pendant le siècle écoulé [écrit en 1897] est merveilleuse. Chaque année, on publie des millions de bibles qui sont vendues à bas prix et données aux pauvres par milliers. Il est difficile d'apprécier l'influence mondiale de cette œuvre [à ce sujet, voir L'étendard de la Bible, N° 180 — un exemplaire gratuit sur demande]. Si beaucoup de ce travail est perdu, le résultat général a pourtant été obtenu ; les liens de l'esclavage et de la superstition dans les domaines politique et ecclésiastique ont été brisés. Son enseignement calme et serein que papes, ecclésiastiques et laïques, rois, généraux et mendiants doivent tous rendre compte de leurs actes à un seul Seigneur, est le plus grand des niveleurs et des égalisateurs.

Quoique le mouvement de réformation religieuse en Europe eût gravement ébranlé l'influence de la papauté, les églises réformées avaient cependant si bien imité sa politique d'administration de l'état, d'affiliation aux empires terrestres, et ses prétentions à l'autorité cléricale sur le peuple (à savoir, que le « clergé » constitue un gouvernement spécial et divinement désigné dans le monde), que le premier effet de cette réformation se modifia considérablement et laissa le peuple et les gouvernements civils sous la crainte superstitieuse et la subordination à tout ce qui s'appelle autorité religieuse.

Beaucoup des superstitions et de la vénération malsaine du papisme passèrent, lors de la réforme, au sein de plusieurs sectes protestantes. Mais la réforme politique accomplie pendant le dix‑neuvième siècle, à partir de 1799, le « Temps de la Fin », est bien une véritable réformation, quoique différant beaucoup de la première. La révolution et l'indépendance des colonies d'Amérique, la fondation heureuse d'une République prospère avec un gouvernement par le peuple et pour le peuple, sans l'intervention d'une royauté ou d'une politique temporelle cléricale, tout cela était une nouvelle leçon pour les peuples qui se réveillaient après avoir dormi des siècles durant dans l'ignorance de leurs droits accordés par Dieu, ayant supposé qu'Il avait établi l'église pour exercer l'autorité suprême sur la terre et qu'ils étaient tenus d'obéir aux rois et aux empereurs investis dans leurs fonctions par l'église, malgré toutes leurs injustices, et cela parce que l'église avait déclaré qu'ils étaient choisis par Dieu, par son intermédiaire.

L'Amérique devint un sujet d'admiration pour les peuples depuis longtemps opprimés et asservis par le clergé. Elle était véritablement « la Liberté éclairant le monde ». Finalement, exaspéré par l'oppression cléricale et par les turpitudes insensées de la royauté, etc., auxquelles vinrent s'ajouter à plusieurs reprises de mauvaises récoltes qui l'appauvrissaient et l'acculaient presque à la famine, le peuple de France se souleva de désespoir et accomplit la plus terrible des révolutions, qui dura quinze ans, de 1789 à 1804.

Les scènes d'anarchie et de violence furent terribles ; elles n'étaient cependant que la conséquence logique, la réaction inévitable, dues au réveil d'un peuple depuis longtemps opprimé qui comprenait enfin son état d'abjection et de dégradation. Les pouvoirs civils et religieux récoltaient la tempête parce que, au nom de Dieu et de la vérité, ils avaient aveuglé et enchaîné des gens pour lesquels Christ était mort, et cela pour satisfaire leur propre ambition.

Dans ces conditions, une telle réaction, provenant d'une telle cause, conduisit directement à l'incrédulité ; subitement, la France devint tout à fait incrédule sous l'influence de Voltaire et de ses associés qui inondèrent le pays de leurs ouvrages dans lesquels ils couvraient de mépris et de ridicule le seul Christianisme que le peuple français connaissait, l'église apostate de Rome ; ils en firent ressortir les erreurs, les absurdités, les hypocrisies, les immoralités, les cruautés et tous les méfaits, si bien que le peuple français devint aussi enflammé dans son zèle à détruire le catholicisme et toute religion, qu'il avait mis de zèle autrefois à défendre cette religion. Après avoir subi pendant mille ans l'influence déprimante de la papauté, la pauvre France induite en erreur et croyant que son exécrable oppresseur avait été le vrai Christ et non l'Antichrist, répéta les mots de Voltaire : « à bas l'infâme ! ». Tous les efforts déployés pour détruire l'exécrable Antichrist amenèrent les terribles excès de la Révolution française. Ce fut un merveilleux exemple de justice rétributive, lorsqu'on considère en comparaison les effrayants massacres de la Saint‑Barthélémy et autres atrocités dont la papauté s'était réjouie.

La France incrédule se souleva avec puissance, elle démolit la Bastille, proclama la déclaration des droits de l'homme, exécuta le roi et la reine, puis déclara la guerre à tous les rois et sa sympathie pour tous les révolutionnaires en tout pays. Pendant ces événements, les souverains de l'Europe, remplis de terreur, craignant de voir le mouvement révolutionnaire se propager dans leurs propres états, redoutant une anarchie universelle, formèrent des alliances entre eux et contre leurs propres sujets qu'ils eurent de la peine à contenir.

La France ayant répudié le christianisme, confisqua toutes les immenses propriétés et les énormes revenus de l'église catholique romaine ainsi que ceux du roi et de la noblesse. Les rues de Paris furent à nouveau inondées de sang, mais c'était celui des prêtres, des nobles et de leurs partisans, au lieu d'être celui des protestants. On évalue à environ 1.022.000 le nombre de ceux qui furent exécutés par toutes sortes de procédés inventés pour la circonstance. Pendant les poursuites et les exécutions, les prêtres furent insultés, en leur rappelant l'attitude des papistes à l'égard des protestants et leur propre doctrine que « la fin justifie les moyens ». Les révolutionnaires proclamaient que la fin, le but poursuivi, était la liberté humaine, politique et religieuse, et que l'unique et sûr moyen d'y parvenir, était de mettre à mort ceux qui s'y opposaient.

Comme tous les événements analogues, la Révolution française fut une grande calamité qui causa beaucoup de détresse à des millions d'individus ; cependant, comme d'autres malheurs, elle vint partiellement redresser de grandes injustices et, comme certains autres événements, elle fut contrôlée par Dieu qui la fit concourir <p. 26> au bien, à l’augmentation de la connaissance et à l'avancement de Ses plans, selon les indications de la prophétie.

Nous remarquerons en passant que la Révolution française est nettement mentionnée dans l'Apocalypse qui montre clairement que ce règne de la terreur est une image de ce que sera la détresse finale qui vient sur toutes les nations de la « Chrétienté ». L'incrédulité et l'anarchie, ces pestilences qui, de France, se répandirent dans le monde entier, furent grandement favorisées et aidées par les fausses doctrines antiscripturaires [contraires aux écritures] et les pratiques de la « Chrétienté », représentée, non seulement par la papauté, mais aussi par l' « Orthodoxie » en général. La chrétienté nominale a été incapable de guérir cette maladie et ne peut davantage détourner sa prochaine crise annoncée par les écritures comme étant la plus grande détresse qui ait jamais eu lieu sur la terre.

L'influence des incrédules français fut propagée en Europe par les armées de Napoléon, et elle affaiblit considérablement le pouvoir des rois et des prêtres. Cependant, lorsque Napoléon, le chef et le représentant de la France incrédule, malmena rudement la papauté, ce fut le comble, et ce fait contribua, plus que tout autre, à briser les chaînes de la vénération superstitieuse par laquelle le « clergé » avait pendant si longtemps asservi le « commun peuple ». Mais lorsque l'audacieux Napoléon, non content de mépriser les anathèmes du pape Pie VI, lui infligea des amendes pour avoir violé ses ordres (ceux de Napoléon), et finalement le contraignit même à rendre à la France les territoires pontificaux accordés mille ans auparavant par Charlemagne (dont Napoléon se prétendait le successeur), tout cela ouvrit les yeux des peuples aussi bien que des monarques de l'Europe, en leur faisant comprendre la fausseté des prétentions papales à l'autorité.

Un autre fait amena aussi un changement considérable dans l'opinion publique vis-à-vis de l'autorité papale, lorsque Napoléon, s'arrogeant le titre et se proclamant Empereur romain et successeur de Charlemagne, n'alla pas à Rome pour se faire couronner par le pape, comme le firent Charlemagne et d'autres, mais il ordonna au pape de venir en France pour assister au couronnement. Même alors, le chef victorieux, qui avait plus d'une fois pillé, ruiné, et humilié la papauté, ne voulut pas être couronné par le pape et ainsi recevoir de lui sa dignité impériale et reconnaître par là l'autorité papale, mais il voulut simplement que le pape (Pie VII) fût présent pour sanctionner et reconnaître la cérémonie, et pour bénir la couronne que Napoléon prit alors sur l'autel et plaça lui‑même sur sa tête. L'historien déclare : « Il plaça ensuite le diadème sur la tête de son Impératrice, comme pour bien montrer que son autorité provenait de ses propres actions » et mérites, de ses propres succès civils et militaires. Depuis cette date, le pape n'a jamais été sollicité par personne pour couronner un empereur romain.

Le lecteur aura pu se convaincre, par ce qui précède, que la période de la Révolution française et de la puissance de Napoléon fut une période remarquable dans l'histoire de la papauté ; et l'influence papale qui fut alors brisée n'a jamais été reconquise. Malgré quelques faveurs accordées de temps en temps, ce ne fut que pour peu de temps et elles furent suivies de nouveaux outrages, jusqu'à ce qu'en 1870, tout pouvoir temporel des papes cessa à nouveau. Nous croyons qu'elle ne reverra plus jamais sa splendeur passée. Rappelons‑nous aussi que ce furent les soldats de Napoléon qui mirent fin aux Inquisitions, aux tortures et exécutions publiques pour cause de convictions religieuses.

La destruction partielle de la domination cléricale et de la superstition a conduit à l'incrédulité ouverte, par contre, la disparition de la vénération superstitieuse envers des hommes a amené chez les véritables enfants consacrés de Dieu des pensées plus nobles, plus intelligentes ; beaucoup d'hommes n'osaient pas autrefois penser par eux‑mêmes, ou étudier par eux‑mêmes les Ecritures. Cette révolution favorisa donc le développement de la Vérité et de la véritable chrétienté en provoquant du zèle pour l'étude de la Bible. Elle fit réellement progresser la bonne œuvre commencée par la Réformation au temps de Luther ; car cette dernière avait été grandement entravée par l'ignorance et la servilité des masses ainsi que par l'amour du pouvoir, des situations honorifiques et du bien-être de la part du clergé... ».


AUTRES FIGURES BIBLIQUES DE LA REVOLUTION FRANCAISE

Avant de présenter ces autres figures ou symboles, nous citons en entier les principaux passages bibliques qui les renferment :

DANIEL 12 : 4 ‑ 7 : « Et toi. Daniel, cache les paroles et scelle le livre jusqu'au temps de la fin. Plusieurs courront çà et là ; et la connaissance sera augmentée. Et moi. Daniel, je regardai ; et voici, deux autres personnages qui se tenaient, l'un deçà, sur le bord du fleuve, et l'autre delà, sur le bord du fleuve. Et il dit à l'homme vêtu de lin qui était au-dessus des eaux du fleuve : Jusques à quand la fin de ces merveilles ? Et j'entendis l'homme vêtu de lin qui était au‑dessus des eaux du fleuve ; et il leva sa main droite et sa main gauche vers les cieux, et jura par celui qui vit éternellement que ce serait pour un temps déterminé, et des temps déterminés, et une moitié de temps ; et lorsqu'il aura achevé de briser la force du peuple saint, toutes ces choses seront achevées ».

APOCALYPSE 12 : 15, 16 : « Et le serpent lança de sa bouche de l'eau, comme un fleuve, après la femme, afin de la faire emporter par le fleuve ; et la terre vint en aide à la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche ».

Nous citons à nouveau l'ouvrage QUE TON RÈGNE VIENNE, pp. 51 à 57:

« Après avoir entendu le long récit des guerres devant survenir entre les royaumes de ce monde et après avoir vu le triomphe final du Royaume de Dieu gouverné par Micaël le Grand Chef, Daniel désirait ardemment savoir quand le peuple de Dieu serait délivré ; mais il lui est dit au verset 4 : « Et toi, Daniel, cache les paroles et scelle le livre jusqu'au temps de la fin. Plusieurs courront [alors] çà et là ; et la connaissance sera augmentée ».

Non seulement l'augmentation générale de la connaissance confirme le chapitre 11 de Daniel et montre bien que 1799 est le commencement du Temps de la Fin, mais les voyages fréquents et rapides des hommes qui courent çà et là confirment aussi ce qu'enseigne la prophétie. Tout cela appartient au Temps de la Fin ; le premier bateau à vapeur fonctionna en 1807 ; le premier train partit en 1831 ; le premier télégraphe fut installé en 1844. De nos jours, des milliers de trains énormes et de <p. 27> grands paquebots à vapeur transportent « çà et là » des multitudes de gens.

Sir Isaac Newton, le célèbre astronome du dix-septième siècle, s'intéressait beaucoup à cet exposé prophétique et était convaincu que la connaissance humaine s'accroîtrait tellement que les hommes pourraient trouver des moyens de locomotion leur permettant de voyager à une vitesse de quatre‑vingts kilomètres à l'heure.

à ce sujet, Voltaire, le grand incrédule français, déclara ironiquement :

« Considérons un peu Newton, ce grand esprit, le grand philosophe, qui découvrit les lois de la gravitation ; lorsqu'il devint vieux, il retomba dans l'enfance et se mit à étudier le livre appelé la Bible. Pour nous donner de la confiance dans ses énormes stupidités, il voudrait nous faire croire à une telle augmentation de la connaissance des hommes que bientôt nous pourrons voyager en faisant quatre‑vingts kilomètres à l'heure ! Pauvre radoteur ! ».

Ces deux hommes moururent longtemps avant que le Temps de la Fin vint apporter sa prodigieuse augmentation de connaissance, laquelle accomplit surabondamment la prédiction du philosophe chrétien basée sur la révélation divine.

La conversation relatée dans les versets 5 à 7 n'était pas destinée à Daniel lui‑même, mais aux enfants de Dieu vivant pendant le Temps de la Fin : « Et moi, Daniel, je regardai, et voici, deux autres [personnages] se tenaient debout, l'un en­deçà du bord du fleuve [impétueux] et l'autre au‑delà, sur le bord du fleuve. Et il dit à l'homme vêtu de lin, qui était au­dessus des eaux du fleuve : Jusques à quand la fin de ces merveilles ? Et j'entendis l'homme vêtu de lin, qui était au­dessus des eaux du fleuve, et il leva sa main droite et sa main gauche vers les cieux, et jura par Celui qui vit éternellement que ce serait la fin dans un temps, des temps, et la moitié d'un temps ».

L'objet spécial de la question posée était l' « abomination de la désolation » du chapitre 11: 31‑33, et que Daniel associait justement avec le terrible personnage qu'il avait vu dans ses visions antérieures rapportées en Daniel 7: 8‑11, 21, 24‑26 et 8: 10‑12, 24‑26.

Le temps, des temps et la moitié d'un temps, soit trois temps et demi ou trois années et demie (360 x 3 1/2 = 1260 jours, en temps symbolique, soit 1260 années littérales), mentionnées ici, sont indiquées ailleurs comme étant la durée du pouvoir de la papauté. Comparer Daniel 7 : 25 ; 12 : 7 et Apocalypse 12 : 14 avec Apocalypse 12 : 6 ; 13 : 5. Le « fleuve » dans lequel, pendant qu'il coulait, se termina la période des 1260 années de la puissance papale — comme l'indique l'ange qui se tenait au­dessus du fleuve, déclarant la fin des temps — symbolise un état de choses qui eut lieu pendant la Révolution française et dont nous avons déjà parlé. Ce « fleuve » symbolique est le même que celui indiqué plus explicitement dans Apocalypse 12 : 15, 16 où nous le voyons sortant de la bouche du serpent ou dragon, et où son véritable objet, du point de vue de Satan, était d'engloutir la « femme » [l'Eglise de Dieu qui protestait] lorsque, au terme de ses trois temps et demi (1260 années) d'exil dans le désert, cette femme rentrait visiblement sur la scène du monde « appuyée sur [le bras de] son bien‑aimé » — La Parole de Dieu — Cant. 8 : 5.

Symboliquement, l'eau représente généralement la Vérité ; ce symbole conserve sa signification même si cette eau sort de la bouche du dragon ou serpent. Dans ce dernier symbole, nous voyons que la vérité sort de canaux ou d'agents mauvais et cela dans une intention malfaisante. C'est ce qui eut lieu effectivement ; la puissance de la Révolution française provenait du fait qu'à sa base, il y avait un certain nombre de dures vérités vis-à-vis des procédés du clergé et de la royauté, et des droits et libertés individuels de tous. « LES DROITS DE L'HOMME », telle était la devise de révolte contre l'oppression civile et ecclésiastique. Nous sommes même surpris de constater qu'à cette époque d'ignorance, de superstition et de servilité dans lesquelles les masses avaient si longtemps vécu, les vérités relatives aux droits de l'homme fussent exprimées avec une puissance et une profondeur remarquables. Nombre des vérités qui, à ce moment‑là, passèrent sur la France comme un « fleuve », faisant couler des torrents de sang, sont aujourd'hui universellement acceptées parmi tous les peuples civilisés. Mais ces vérités étaient trop fortes, trop soudaines pour ce temps‑là.

La prophétie montre, en vérité, que le serpent, Satan, n'avait pas du tout désiré et voulu les résultats effectivement obtenus, grâce à la providence divine, mais bien le contraire. En cette occasion, comme en beaucoup d'autres, il s'était dupé lui‑même. Satan n'enverra jamais les eaux de la vérité pour bénir, réconforter et libérer de l'esclavage ; au contraire, ses efforts ont toujours tendu à aveugler et à bien enchaîner l'humanité dans l'ignorance et la superstition ; c'est pourquoi ce fleuve, subitement déchaîné, des eaux de la Vérité, avait pour but d'agir comme un vomitif pour amener à rejeter la nourriture de liberté déjà apportée au peuple par la Bible à la suite de la Réformation, et ainsi à forcer les gouvernements et les éducateurs à s'opposer à la Vérité par crainte de l'anarchie.

En provoquant la Révolution française, Satan devait alarmer toute l'Europe, surtout les classes supérieures et dirigeantes peu sympathiques à la liberté, et démontrer par l'exemple de la France qu'en rejetant les superstitions romaines et en répandant la liberté partout, on provoquerait la fin rapide de toute loi et de tout ordre. C'était là un coup de maître, digne de son auteur, et destiné, selon la prophétie, à écraser la « femme » (l'Eglise réformée), et à pousser tous les gouvernements, tous les éléments conservateurs et amis de la paix, gouverneurs et gouvernés, à s'unir à nouveau à la papauté. Si ce plan échoua, ce ne fut pas faute de ruses et d'artifices de la part de Satan, mais parce que la puissance de Dieu qui surveille et dirige toutes choses, fait toujours concourir toutes choses ensemble au bien.

Dans ce cas, on suit clairement le plan de Dieu pour protéger la « femme » (l'Eglise) contre les maléfices de <p. 28> Satan et pour faire concourir le mal projeté au bien en exact accomplissement de la prédiction faite dix‑sept cents ans auparavant : « Et la terre vint en aide à la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que la dragon avait lancé de sa bouche » (Apocalypse 12 : 16). La « terre », en symbole, comme nous l'avons déjà expliqué, représente la société les gens amis de l'ordre et c'est un fait de l'histoire que le courant de vérité qui se répandit sur la France fit voir aux masses les causes responsables de leur pauvreté, de leur ignorance, et de leurs superstitions ; ces causes étaient les artifices et les méfaits de la papauté, du clergé intrigant, de la monarchie et de son aristocratie parasite. Tous ces flots de vérité furent absorbés en général par les peuples de l'Europe (la « terre » romaine). Cela était si vrai que bien que la papauté et l'aristocratie royale fussent complètement alarmées, elles étaient également complètement séparées par la chute de l'influence papale et par les armées de Napoléon. Lorsque « l'homme du destin » fut définitivement écrasé et que les souverains en Europe formèrent ce qu'on appela la « Sainte‑Alliance » dans le but de supprimer les libertés populaires et de perpétuer leurs propres trônes, il était trop tard pour enchaîner le peuple qui, ayant bu aux eaux du fleuve, ne voulut plus se soumettre. C'était aussi trop tard pour songer au rétablissement de la papauté qui avait été si profondément humiliée et dont les anathèmes contre la liberté et contre les Français s'étaient retournés contre elle‑même. Le pape ne fut pas même invité à faire partie de la « Sainte Alliance » dont il eût été autrefois le chef reconnu. Ainsi la « femme », l'Eglise de Dieu réformée et progressante, fut secourue, sauvée de l'engloutissement, et la liberté et la vérité se dressèrent davantage encore aux yeux des hommes. C'est depuis cette époque que l'esprit de liberté et la Parole de Dieu ont amené tous ceux qui étaient bien disposés à marcher dans toujours plus de lumière et de vérité.

Voilà donc ce qu'était ce « fleuve » qui marquait à la fois la fin de la puissance papale et le commencement du « Jour de la Préparation » de l'Eternel ou « Temps de la Fin». C'est sur les eaux de ce fleuve que le messager de l'Eternel se tint debout prophétiquement pour annoncer la fin du temps, des temps et de la moitié d'un temps. Cette annonce était la réponse à la question : « Jusques à quand la fin de ces merveilles ?» Les « merveilles » (ou « étranges choses ») dont il est question ici n'étaient pas les choses relatées dans les versets 1 à 3 du chapitre 12 qui parlent du Royaume de Dieu. Celles‑là n'étaient pas « étranges » car on les attendait. Ces « merveilles » étaient les tribulations, les persécutions et les épreuves du saint peuple de Dieu et spécialement celles dues à la suprématie de la puissance particulière ou « corne », la papauté au sujet de laquelle Daniel avait déjà demandé des informations (Daniel 7 : 19‑22). La question était : Pendant combien de temps Dieu permettrait‑Il ces prodigieuses perversions de la Vérité, cette étonnante tromperie de Ses enfants et des nations. La réponse donnée indique la durée de la puissance papale, fixe d'une manière précise le terme de cette période et ajoute : « Lorsqu'il aura [ainsi] achevé de briser la force du peuple saint, toutes ces choses [étranges] seront achevées ».

Au verset 5, Daniel voit une personne de chaque côté du « fleuve » ; ces deux personnes demandent quand les choses étranges prendraient fin. Cette question semble indiquer que, même au terme du pouvoir papal, les gens se demanderaient encore, comme auparavant, si le pouvoir papal de persécuter et d'opprimer est vraiment disparu. Il n'y a rien d'étonnant à cela si nous nous rappelons que même après la destruction de sa puissance, après que sa « domination lui eut été enlevée », et même pendant qu'elle était consumée, cette « corne », comme plus prés de nous, en 1870, prononça des paroles arrogantes au sujet de son infaillibilité.

Daniel, personnifiant les saints, dit (Daniel 7 : 11) : « Je vis alors [après que sa domination fut passée, et qu'elle était impuissante à écraser la vérité, la force du peuple saint], à cause de la voix des grandes [arrogantes Trad.] paroles que la corne proférait, je vis [qu'elle n'avait plus aucun pouvoir contre le peuple saint et la vérité, mais qu'elle avait bien un autre effet] jusqu'à ce que la bête fut tuée ; et son corps fut détruit et elle fut livrée pour être brûlée au feu » l'anarchie générale.

C'est ainsi que nous est montrée la destruction du reste des gouvernements de l'ancien Empire romain, par suite de l'influence trompeuse des paroles arrogantes de la papauté, même après la disparition de sa domination... La papauté a prétendu à la suprématie dans les affaires de l'Eglise et de l'Etat, elle s'est mêlée à la politique avant que ses adversaires s'en aperçoivent, elle a même essayé d'exercer l'autorité civile et a déclaré son chef infaillible, depuis la période dans laquelle la prophétie montre que sa puissance était brisée et sa destruction commencée. Mais la papauté n'a pas été reconnue par le peuple italien de la province de la Romagne, depuis que la carapace d'ignorance et de vénération superstitieuse fut brisée pendant la Révolution française. Parfois, entre les révolutions, le pape a siégé comme gouverneur nominal des Etats pontificaux; il l'a fait simplement comme un envahisseur étranger, le représentant de l'Autriche ou de la France, dont les troupes tour à tour le protégeaient dans sa charge. 

(À suivre)


La Révolution française figurée dans la Bible
(N° 196 suite)

Dans la seconde (et dernière) partie, nous traiterons des sujets suivants : 

Sommaire 

La Personnalité de Napoléon. — La Révolution française et les Juifs. — Napoléon et les Juifs. — Les trois doctrines erronées du droit divin. — Le parallélisme entre ce qui précéda la Révolution française et la situation actuelle. — Le Remède. 


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