LES VRAIS CHRÉTIENS ET LA CÉLÉBRATION DE NOËL Beaucoup de chrétiens de confession se réjouissent à la perspective de l'observance annuelle de Noël comme un joyeux événement, comme le moment de réfléchir à un événement extraordinairement important — annoncé et célébré au ciel et sur terre — la naissance humaine de notre Sauveur, motif de se réjouir et de rendre grâces à Dieu de Son grand don du salut à l'humanité par la foi en Jésus‑Christ (Jean 3 : 14‑17). La période de Noël est pour eux le moment traditionnel, pour les familles, relations, amis, voisins et autres êtres chers, de se rassembler en agréable compagnie, de laisser de côté les soucis de la vie quotidienne et d'être particulièrement attentifs à leur amour pour Dieu, Christ, et les uns envers les autres. Mais il y a d'autres chrétiens de confession qui, croyant que son observance est indigne de vrais chrétiens, évitent scrupuleusement de distinguer la période de Noël de quelque façon particulière. Pour eux, l'observance de Noël est un culte mensonger, du paganisme (le culte des dieux païens, particulièrement l'ancien dieu romain du soleil Sol), se cachant sous une apparence faussement christianisée ; par conséquent, c'est pour beaucoup d'entre eux un blasphème commis au nom de Jésus‑Christ ! L'idée que Noël est réellement non chrétien n'est pas nouvelle ; les Puritains qui s'installèrent les premiers en Nouvelle‑Angleterre rejetèrent Noël comme étant du paganisme, et à diverses occasions dans le passé, spécialement à l'époque coloniale américaine, des lois dans certaines régions interdisaient même la célébration de Noël. Finalement, comme le principe de base de la liberté religieuse en tant que droit pour tout citoyen fut fermement établi, et comme de plus en plus de personnes d'origine européenne s'installèrent en Amérique, apportant avec elles leur prédilection pour Noël et ses coutumes, de telles lois contre son observance furent toutes abolies et l'observance de Noël aux é.‑U. devint une tradition religieuse chérie, comme dans les autres pays de la chrétienté. Mais les controverses au sujet de l'observance de Noël ne disparurent jamais tout à fait, et maintenant il existe une opposition organisée dont la voix se répand à l'encontre des vrais chrétiens observant Noël. Des groupes tels que l'Église Universelle de Dieu de Herbert W. Armstrong, les Témoins de Jéhovah, les Assemblées de Yahveh, certaines sectes primitives baptistes et d'autres, conseillent activement à tous les chrétiens qui voudraient vraiment servir Dieu « en esprit et en vérité » (Jean 4 : 24) de répudier complètement l'observance de Noël et de fuir prudemment tout ce qui s'y rattache. Dans les écoles, les enfants de parents qui s'opposent à l'observance de Noël sont souvent écartés des classes lorsqu'on échange des cadeaux ou des cartes, ou lorsqu'on chante des chants de Noël — de tels enfants doivent souvent souffrir le ridicule et le <p. 42> mépris de la part d’autres enfants et même d’enseignants. Mais, au nom d'une intégrité religieuse, ils manifestent clairement la sincérité et le zèle liés à de telles croyances. Chaque mois de décembre, La Tour de Garde ou Réveillez-vous ! des Témoins de Jéhovah, ainsi que La Pure Vérité de H. Armstrong, publient des articles condamnant l'observance de Noël. Dans sa documentation et ses émissions, Armstrong propose aussi une brochure en couleur condamnant Noël comme fête païenne, et d'autres font de même. Les arguments contre l'observance de Noël sont avancés dans le but d'exhorter les vrais chrétiens à ôter tout ce qui est souillé par un culte mensonger de leurs croyance et pratique. En effet, les Écritures indiquent à tous les vrais croyants de rejeter ce qui est mauvais et faux et de s'attacher seulement à ce qui est bon et vrai (2 Cor. 6 : 14‑18 ; És. 52 : 11 ; 1 Thess. 5 : 21, 22 ; Phil. 4 : 8, 9). C'est dans un esprit de quête de la Vérité et [avec le désir] d'honorer Dieu que nous allons maintenant examiner cette question et chercher à obtenir l'opinion de Dieu d'après la Bible. Ceux qui affirment que l'observance de Noël est un culte erroné font plusieurs remarques à ce propos. L'une est que la date du 25 décembre n'est pas la vraie date de la naissance de Jésus, et que toute chose fausse devrait être ôtée du culte chrétien. Ils sont prompts à montrer que Jésus ne pouvait être né un 25 décembre, ni un 6 janvier, dates traditionnelles pour la célébration de Noël — et que ces dates étaient empruntées aux fêtes païennes. Ils signalent d'après les Écritures que les bergers étaient dehors gardant leurs troupeaux la nuit (Luc 2 : 8), chose qui ne se fait pas en Terre Sainte dans le froid et l'humidité de l'hiver ; donc, la naissance de Jésus eut lieu manifestement au cours d'une saison plus tempérée. Joseph et Marie trouvèrent un abri de fortune dans une étable, ce qui n'aurait probablement pas eu lieu dans le cas d'une femme prête à accoucher, si cela avait été en hiver ! Au 30ème anniversaire de Sa naissance, Jésus se présenta pour être baptisé par Jean, et ce, pour commencer Son ministère ; là encore, cela devait se faire lorsque les conditions atmosphériques s'y prêtaient. Jean avait exercé son ministère du baptême pendant les six mois précédant le baptême de Jésus — soit donc du printemps à l'automne ‑ car à d'autres époques, le temps aurait été inopportun pour des baptêmes à l'extérieur. Nous savons d'après les écritures que le ministère de Jésus a duré 3 ans 1/2 et qu'Il est mort au début du printemps. Cela confirmerait que Sa naissance ait eu lieu au début de l'automne. Le décret de César Auguste avait été rendu que le peuple serait imposé (Luc 2 : 1). Dans une région agricole telle que cette partie de la Terre sainte au temps de Jésus, le moment logique pour l'impôt devait être immédiatement après les récoltes, au début de l'automne. À cause de cela et d'autres déductions logiques selon le témoignage des Écritures, ceux qui s'opposent à l'observance de Noël situent la naissance de Jésus aux environs du 1er octobre. Ils prétendent que la date ne peut pas être déterminée avec précision, qu'il n'y a pas de mention de la date exacte dans la Bible, que son observance n'a jamais été ordonnée dans la Bible et que les premiers chrétiens ne sont pas supposés l'avoir pratiquée — par conséquent, [ils déclarent que] l'observance de Noël est étrangère au christianisme originel, et [que] nous ne devrions pas la pratiquer. Beaucoup d'opposants à l'observance de Noël semblent croire qu’ils sont les seuls à être éclairés par la Vérité de la Bible et qu'eux exclusivement ont une vue exacte des faits ; cependant, d'autres qui s'intéressent consciencieusement au service convenable de Dieu, à la manière qui Lui est la plus agréable, possèdent la même information tangible et scripturaire et la même compréhension du moment de la naissance de Jésus, et tirent pourtant une conclusion différente quant à la convenance de l'observance de Noël parmi les chrétiens. Nous sommes pleinement d'accord que !e 25 décembre n'est pas la date de la naissance de Jésus, qu'il est né fin septembre ou début octobre (voir Bible Standard N° 492 — un exemplaire gratuit en anglais — ainsi que le livre Le Temps est proche pp. 48‑56 : La date de la naissance de notre Seigneur). L'auteur du livre, qui attachait un très grand prix à la Vérité biblique, comprenait, lorsqu'il l'écrivit en 1889, que Jésus était né vers le 1er octobre et non pas en décembre ; il ne vit pourtant aucune raison de condamner l'observance de Noël parmi les vrais chrétiens (voyez les commentaires de la Manne du 25 décembre).
Les Témoins de Jéhovah, H. Armstrong et d'autres, considèrent comme non chrétien l'accent mondain qui s'est attaché à la célébration de Noël — le matérialisme, le commercialisme, les mythes du Père Noël, de st. Nicolas, etc., et les nombreuses autres coutumes s'y rapportant dans les églises, communautés et maisons de la chrétienté, coutumes qui ont des origines païennes et sont sans rapport avec la naissance de notre cher Sauveur. Cette triste dégénérescence, disent‑ils, est vraiment due au fait (selon leur conclusion) qu'en réalité il n'a jamais été question de Jésus dans l'observance de Noël — qu'il ne s'agit pas d'autre chose que de réjouissances païennes revenues tout naturellement à leur forme originelle déshonorant Dieu — que l'observance de Noël, intrinsèquement mauvaise, ne peut jamais être rendue bonne et ne peut jamais glorifier Dieu et Christ. Nous sommes tout à fait d'accord que, pour beaucoup, la période a dégénéré en une période de commercialisme et en une cohue profane, bien loin de toute pensée concernant Jésus‑Christ. C'est l'occasion de beuveries (y compris de fêtes au bureau), festivités et excès en tous genres, de ne faire aucun cas des inhibitions et d'une conduite responsable à chaque période de Noël — et pour certains qui trouvent que son scintillement contient une certaine joie secrète de se suicider. Beaucoup demandent à juste titre : est‑ce là une manière d'honorer Dieu et Christ ? Toutefois, un tel abus de la célébration de Noël n'est pas universel. Il y en a beaucoup pour qui elle demeure un événement solennel, respectueux et joyeux, et dont les pensées et désirs du cœur sont particulièrement tournés vers des sujets familiaux et spirituels, vers la méditation de la grande expression de l'amour de Dieu pour eux dans l'envoi sur terre et le sacrifice de Jésus‑Christ (Jean 3 : 16). Par exemple, les enfants et les jeunes‑de‑cœur de tous âges, en beaucoup d'endroits, sortent la veille de Noël pour chanter à leurs voisins leur joie de savoir que Jésus vint sur terre et naquit pour les sauver du péché et de la mort. Beaucoup de joie pieuse est répandue en ceci et de bien d'autres façons, et des personnes qui trouvent rarement à parler à une autre, trouvent à la période de Noël une occasion de partager le message de « paix sur !a terre et bonne volonté envers les hommes ». Allons‑nous les condamner ? Sûrement pas ! <p. 43> La multitude céleste s'en réjouit et pria Dieu après la naissance humaine de Jésus (Luc 2 : 13, 14), comprenant son importance dans le Plan de Dieu, et les raisons de se réjouir des rois terrestres à la naissance d'un fils, héritier du Trône. Ne devrions‑nous donc pas les imiter ? Devrions‑nous nous abstenir les 24, 25 décembre, 6 janvier ou à tout autre moment, de nous joindre aux autres en une semblable réjouissance et prière à Dieu pour la naissance humaine de Jésus, comprenant son importance dans !e Plan de Dieu — et même critiquer et condamner ceux qui le font ? Sûrement pas !
Nous devrions
spécifier, de peur d'être mal compris dans ce qui précède, que
nous ne sommes pas en train de recommander des célébrations ou
fêtes de Noël somptueuses et coûteuses, qui demandent
habituellement beaucoup de temps, d'efforts et de moyens. Mais nous ne voyons pas d'objection à ce que des chrétiens,
particulièrement ceux qui ont de jeunes enfants, fêtent Noël de
façon modeste et peu coûteuse. L'HISTOIRE DU PÈRE NOËLPour beaucoup, jeunes enfants, commerçants et autres, c'est le Père Noël qui est au centre de cette fête, et non pas Jésus‑Christ. La légende du Père Noël a usurpé dans le cœur de beaucoup la place de Dieu, notre Père céleste, le véritable, généreux Donateur de « toute grâce excellente et tout don parfait » (Jacq. 1 : 17), particulièrement l'ineffable don de Son Fils Jésus (2 Cor. 9 : 15), et a pris la place de la bonne nouvelle d'une grande joie qui sera pour tout le peuple ! Les enfants apprennent à exprimer leur gratitude, non pas à Dieu, mais à un personnage mythique, pour la générosité des parents ou grands‑parents et à développer la convoitise et des attitudes avides ; ils s'attendent à obtenir les choses désirées grâce à l'aubaine du 25 décembre, habituellement en échange d'une bonne conduite — au lieu de cultiver l'appréciation de la plus grande grâce qui consiste à donner. Ils cherchent appréciation et compréhension auprès d'un gros [homme] barbu en robe rouge — en réalité ils prient le Père Noël pour les choses qu'ils veulent — et perdent ainsi de vue de se confier en Dieu et de Le prier de les bénir avec ce qu'il y a de meilleur pour eux dans leurs vies. Les enfants de familles aux ressources modestes doivent être piqués au vif en croyant à tort que le Père Noël aime les enfants riches plus que les autres. En effet, la contrainte à faire des distributions de cadeaux à Noël, sans égard à la possibilité financière de le faire, éperonnée par la légende du Père Noël, est habituellement une corvée déraisonnable et ennuyeuse et en a amené beaucoup à la limite de la pauvreté et de la ruine financière à l'arrivée du printemps ! Même l'argument selon lequel le Père Noël est « amusant » ne peut tenir ; combien est‑ce « amusant » pour des enfants de découvrir finalement que la légende est fausse, qu'ils ont été abusés par une fable creuse de la part de leurs parents en qui ils avaient naturellement confiance ? Comment des parents peuvent‑ils perpétuer un mensonge à leurs enfants et escompter plus tard leur confiance dans des circonstances difficiles ? Souvent les parents n'envisagent pas le problème de cette façon. Ils sont amenés par les pressions sociales et une notion de plus en plus myope de leur propre enfance, à considérer avec romantisme que les jeunes années sont une période de fantaisie absolue qui doit être encouragée et prolongée aussi longtemps que possible. Beaucoup de parents, peut‑être en raison de traumatismes non résolus qu'ils expérimentèrent eux-mêmes lorsque l'âge de raison prit le pas sur le monde fantastique de leur enfance, se débattent contre tout éclaircissement susceptible de « priver » leurs enfants de croire aux fables ; certains semblent même « retrouver » indirectement leurs propres superstitions puériles « perdues », en enseignant de telles notions à leurs enfants, leur infligeant ainsi la perpétuation de la même blessure. Naturellement, cela est fait innocemment, sans réflexion sur les motivations profondes, et souvent sans les discerner consciemment. Les jeunes enfants sont remplis d'émerveillement et croient facilement de nombreuses fables et contes fantastiques parce que les parents et d'autres les enseignent, et non parce que c'est un besoin particulièrement naturel aux enfants de croire pour un temps à des choses autres que la réalité. Mais c'est un abus de confiance de la part des parents de répondre à un tel émerveillement naturel par des fables et fantaisies de toutes sortes. La Vérité est bien assez merveilleuse — même plus que cela — et est bien assez facilement et avidement comprise par le jeune enfant. La Bible contient beaucoup d'histoires et une grande sagesse qui sensibilisent l'oreille et l'esprit d'un enfant. Une fois enracinée dans le cœur d'un jeune enfant, la Vérité, la plus grande histoire jamais contée — du don du salut par Dieu en Jésus‑Christ — donne un solide fondement divin qui dure toute une vie. Cependant, un enfant qui doit se débarrasser des fables et fantaisies lorsqu'il atteint l'âge de raison, perd confiance en ses parents, adopte un cynisme susceptible vis-à-vis de toute présentation basée sur les faits, et de toute information en général (à moins d'avoir à portée de la main une donnée matérielle irréfutable), et a sa faculté de faire confiance ou de croire quoi que ce soit, ou d'avoir une foi en Dieu et Christ inhibée, peut-être pour la vie. Si nous examinons les fables le plus communément racontées aux enfants, nous y trouvons en majorité des sorcières, des fantômes, des lutins, des idées démoniaques et des superstitions de l'Âge des Ténèbres — dont les adultes éclairés rejettent la substance comme stupide. Mais, pour un jeune enfant, elles sont crédibles et conduisent souvent à une peur déraisonnable de l'invisible (le noir particulièrement) et à beaucoup d'autres problèmes.
Pourquoi
mentir à nos enfants en leur enseignant l'histoire du Père Noël et
autres mythes, contes de fées et fables (sans leur préciser qu'ils
sont faux), pour leur faire du tort et devoir les désavouer
complètement plus tard ? Combien il est plus édifiant de leur dire l'histoire vraie de la naissance de Jésus et ce qui s'y
rapporte ! Pour en savoir plus sur les parents chrétiens et le
mythe du Père Noël en particulier, voyez le
Bible Standard N°
297 —
L’ÉTENDARD DE LA BIBLE N° 43 — un exemplaire gratuit.
Le fait d'échanger des cadeaux au moment de Noël tombe sous !'attaque des T. de J. et d'autres parce que ce serait emprunté aux cérémonies païennes romaines de Saturne du 19 décembre (voir BIBLE STANDARD n° 549 — un exemplaire gratuit). Nous sommes d'accord que les chrétiens devraient, dans une pleine consécration de leur vie à Dieu, abandonner les croyances, doctrines et pratiques païennes et de l'Âge des Ténèbres. Toutefois, bien que le fait d'offrir des cadeaux au moment de Noël ait revêtu sa forme propre d'excès grossier dans le monde au grand tort de beaucoup, comme nous l'avons déjà reconnu et dénoncé ci‑dessus, nous ne voyons pas de raison d'adopter le point de vue extrême selon lequel !es chrétiens devraient éviter d'agir de même à sa commémoration, tout simplement parce que cela a été fait immodérément et à tort par certains, ou parce que cela <p. 44> se pratiquait historiquement à une époque donnée dans le culte de faux dieux ! Il nous faut maintenir notre point de vue dans une juste modération pour éviter l'esprit de discorde, l'esprit mondain (Gal. 5 : 20) qui cherche à trouver sa propre justification en se mettant à part, en contradiction avec les opinions de la majorité. En perpétuant la coutume d'offrir des cadeaux au moment de Noël, certains diront que nous sacrifions en réalité à des idoles païennes (Act. 15 : 28, 29), sous prétexte d'un prétendu rapport entre cette coutume actuelle et une coutume semblable liée au culte terrestre de Saturne. La Bible nous dit que, comme quelqu'un pense dans son cœur, tel il est (Prov. 23 : 7). « Car [l'Éternel ne regarde] pas ce à quoi l'homme regarde, car l'homme regarde à l'apparence extérieure, mais l'Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16 : 7). Les chrétiens d'aujourd'hui qui marquent la célébration de Noël en offrant des cadeaux, le font‑ils dans l'intention de servir un dieu païen, ou de célébrer une fête païenne ? Certainement pas ! Ce qu'ils font est conforme à une générosité de cœur et non aux circonstances de l'histoire ! Le don généreux de petits cadeaux et souvenirs au moment de Noël, sans considération d'une coïncidence quelconque avec une ancienne coutume païenne d'offrir des cadeaux, nous semble particulièrement approprié, en ce que Dieu donne continuellement et encourage les autres à donner (Luc 11 : 13 ; Actes 20 : 35), et en ce que ce jour est généralement consacré [parmi les chrétiens] au souvenir du don de Son cher Fils pour notre rédemption ! Ceux qui désapprouvent encore en raison de liens antiques avec un culte et des pratiques païens devraient se rappeler que l'Apôtre Paul ne considéra pas comme incorrect, dans certaines circonstances, de manger même de la viande sacrifiée à des idoles païennes (1 Cor. 8 ; 10 : 25‑33 ; Rom. 14 : 14‑23), encore moins d'utiliser simplement certains jours et coutumes légitimes que les païens observaient autrefois au cours de leurs fêtes. Il va sans dire que le fait pour des chrétiens de faire du bien ou le don spontanément généreux et judicieux de cadeaux appropriés, ne serait pas plus un péché à Noël qu'à tout autre moment de l'année. Si nous devions passer le 25 décembre sans remercier Dieu pour le grand don de Son Fils — pour lequel nous devrions Le remercier chaque jour ! — sous prétexte d'anciennes fêtes païennes tombant à la même date, nous serions plutôt non‑chrétiens que chrétiens.
Certains de ceux qui s'opposent à la célébration de Noël par les chrétiens font appel à Jérémie 10 : 2‑4 qui est ainsi rédigé dans la Version Standard Américaine [et D.] : « Ainsi parle Jéhovah : N'apprenez pas le chemin des nations [les païens], et ne soyez pas effrayés des signes des cieux, car les nations s'en effraient ; car on coupe dans la forêt un arbre que l'ouvrier façonne à la hache. On le décore d'argent et d'or ; on le fixe avec des clous et des marteaux pour qu'il ne bouge pas ». Ceci, disent les objecteurs, est une description de l'arbre de Noël et en est une condamnation scripturaire. À première vue, l'argument peut sembler valable ; toutefois, un examen plus minutieux du contexte révèle quelque chose de tout à fait différent. Nous lisons aux vs. 5 et 6 : « Ils sont comme un palmier d'ouvrage façonné et ne parlent pas ; ils ont besoin d'être portés car ils ne peuvent marcher. Ne les craignez pas, car ils ne peuvent faire de mal et il leur est impossible de faire du bien. Nul n'est semblable à toi, ô Jéhovah ; tu es grand et ton nom est grand en puissance ». Ainsi donc, comme nous le voyons, l'arbre coupé est ensuite façonné en une idole inanimée, un dieu en bois richement décoré par un travail des plus soignés, dont l'Écriture signale à juste titre qu'il est même incapable d'accomplir les choses les plus élémentaires qu'un homme peut faire — ceci fait apparaître la stupidité et la vanité du culte des idoles, et est une exhortation et un sérieux avertissement à tous, de fuir la superstition et la crainte de celles‑ci et d'adorer Jéhovah, le seul vrai Dieu qui, seul, par Son Fils, peut agir en notre faveur et qui, seul, est digne d'un tel culte et d'une telle crainte (révérence). Le langage de Jérémie 10 : 1‑16 montre clairement qu'il est question des objets du culte, et la conclusion est que ce sont des objets portatifs (v. 5) — ce que ne serait pas l'habituel arbre de Noël décoré — et qu'ils ne peuvent se déplacer par eux‑mêmes sans être portés (quand bien même ils seraient façonnés avec des jambes). On trouve une description similaire et plus détaillée de l'impuissance des idoles dans le Psaume 115 : 2‑7. Bien sûr, toute personne du peuple de Dieu qui viendrait à vénérer l'arbre de Noël ou tout autre objet de la nature, ou fabriqué ou abstrait, ou à partager la vénération entre Jéhovah et un arbre de Noël ou un quelconque objet naturel, fabriqué par l'homme ou autre, tomberait sous l'avertissement sévère de la Bible contre l'idolâtrie. Une saine [et sainte] disposition d'esprit parmi le peuple consacré de Dieu (2 Tim. 1 : 7) le gardera contre toute sorte d'idolâtrie (1 Jean 5 : 21). Rien dans les Écritures n'indique ni ne fait allusion à l'arbre de Noël ; la Bible se tait sur ce sujet. Un arbre vivant, toujours vert au cœur de l'hiver, serait vraiment un rappel approprié de la vie éternelle que nous obtenons par Jésus‑Christ, et a été un symbole touchant dans le cœur des chrétiens depuis des siècles.
UNE CÉRÉMONIE ANNIVERSAIRE Les Écritures distinguent expressément une date et une manière pour la célébration solennelle annuelle du Souper mémorial de notre Seigneur, que Jésus Lui-même institua comme Pâque‑antitype (Luc 22 : 15-20 ; Jean 6 : 53 ; 1 Cor. 5 : 7, 8 ; 11 : 26‑30), laquelle est couramment célébrée incorrectement par beaucoup (voir BIBLE STANDARD n° 300 ; 488 — VÉRITÉ PRÉSENTE N° 308 ; ÉTENDARD DE LA BIBLE N° 139 — exemplaires gratuits sur demande). Il est de loin plus important d'être attentif à ce que la Bible nous recommande d'observer que de devenir trop scrupuleux à propos de l'observance (ou non) de Noël qui n'est pas traitée dans les Écritures. Certains enseignent que seules les observances explicitement ordonnées dans la Bible s'appliquent aux chrétiens ; toutefois, malgré les affirmations contraires, la Bible ne condamne pas les commémorations faites dans une attitude convenable et à la gloire de Dieu, qui ne sont pas expressément ordonnées par les Écritures. Mais certains disent que les cérémonies anniversaires sont condamnées dans la Bible et, par conséquent, un « anniversaire » célébré pour notre Seigneur serait un blasphème. Examinons ceci à la lumière des Écritures. Cette pensée est essentiellement basée sur deux cérémonies anniversaires païennes rapportées dans la Bible au cours de chacune desquelles une vie fut offerte, ainsi que sur l'absence de toute mention dans la Bible de vrais croyants célébrant des anniversaires. Un récit biblique d'une cérémonie anniversaire se rapporte à Pharaon, en Genèse 40 : 20-22, au cours de laquelle une vie fut sacrifiée ; toutefois, une considération attentive du contexte fournit la pensée convenable. Au chap. 39, nous voyons que Joseph était établi maî- <p. 45> tre sur la maison de Potiphar et qu'il repoussa les avances déplacées de la femme de Potiphar (vs. 8, 9). Quand elle comprit qu'elle ne pourrait le séduire en aucun cas, elle saisit son vêtement lorsqu'il s'enfuit, puis l'accusa faussement (vs. 13‑18) — et pour la prétendue tentative de viol, il fut jeté en prison (v. 20). Mais Jéhovah restait avec lui et il fut placé comme responsable sur les prisonniers (vs. 21‑23). L'échanson et le panetier de Pharaon avaient offensé ce dernier pour une raison ou une autre (Gen. 40 : 1) et ils furent jetés en prison avec Joseph. Ils firent chacun un rêve et furent troublés (vs. 5, 6). Joseph fit remarquer que les interprétations appartiennent à Dieu (v. 8). Quand ils racontèrent leurs rêves (vs. 9‑19), Joseph leur dit que, dans les trois jours, l'échanson serait rétabli dans la faveur de Pharaon et le panetier serait pendu par lui. Le troisième jour s'avéra être l'anniversaire de Pharaon (v. 20) et il donna une fête. Et, conformément à l'interprétation, l'échanson fut rétabli (v. 21), mais le panetier fut pendu (v. 22). Ainsi l'anniversaire n'était pas du tout la cause de l'exécution mais en fut plutôt la toile de fond. À vrai dire, on pourrait tout aussi facilement affirmer que les deux hommes pouvaient avoir été condamnés à l'exécution mais que la cérémonie d'anniversaire fut l'occasion d'en délivrer un de la mort. Le chapitre 41 montre que les rêves et la cérémonie d'anniversaire consécutive au cours de laquelle les interprétations se réalisèrent de façon évidente, sont rapportés afin que nous puissions comprendre comment Joseph obtint la faveur de Pharaon deux ans plus tard (vs. 9‑13). Il n'en résulte pas que la cérémonie d'anniversaire en elle‑même ait eu la moindre importance particulière. L'autre cérémonie d'anniversaire concerne celui d'Hérode rapportée en Matthieu 14 : 6‑11 ; Marc 6 : 21‑28. Elle est appelée « un jour favorable » (Marc 6 : 21), l'occasion de la décapitation de Jean ; là encore, l'anniversaire était fortuit et non la cause de l'événement — le contexte le montre. Hérode était déjà mal disposé et craintif à l'égard de Jean à cause de l'estime populaire dont il jouissait et de sa désapprobation de l'adultère qu'Hérode commettait avec la femme de son frère, Hérodias. La fille de celle‑ci lui plut grandement à l'occasion d'une danse qui fournit à Hérode le prétexte de décapiter Jean — la célébration de l'anniversaire ne fut pas la cause. Mais certains diront que les deux exemples d'anniversaires sus‑mentionnés sont païens et qu'il y eut dans les deux cas une mise à mort — donc ce sont sûrement deux mauvais exemples et ils figurent dans la Bible dans le but de nous montrer que les cérémonies anniversaires sont odieuses à Dieu ! Sans aucune autre indication scripturaire, une telle pensée est une interprétation abusive des récits — une lecture attentive montrera que, tandis que les anniversaires sont mentionnés en tant que circonstances des événements décrits, il n'y a aucune pensée, bonne ou mauvaise, explicite ou suggérée, à propos des cérémonies anniversaires elles-mêmes. Les cérémonies rapportées, de même que la connaissance historique de celles de la royauté aux temps bibliques, montrent que c'étaient de grandes occasions de régaler et divertir les participants, et souvent de faire du bien, des gestes de magnanimité, tels que pardonner et libérer des prisonniers. On allègue qu'aux temps bibliques, seules les nations païennes célébraient les anniversaires, et à cause de cela, elles furent évitées par les vrais adorateurs, car les Israélites furent enseignés de s'abstenir de se mêler à la fausse adoration (Ex. 23 : 31‑33 ; Deut. 7 : 1, 3, 4 ; Ps. 106 : 35‑40). La raison prétendue est que les célébrations d'anniversaires sont un culte rendu à la créature, ce qui est condamné par Dieu (Rom. 1 : 23, 25). Ceci est une vue extrême et montre jusqu'à quel légalisme forcé certains vont ! Combien de nos lecteurs rendent‑ils un culte à quelque degré, à tous ceux dont ils commémorent les anniversaires ? Qu'est‑ce qui constitue l'adoration ? Dans la Bible, les mots hébreu shachah et grec proskuneo, traduits par adoration, signifient s'incliner, rendre hommage, se prosterner ou baiser la main — actes d'adoration, de profonde révérence. L'adoration comprend également l'acte de servir sans réserve, comme le montra notre Seigneur en Matthieu 4 : 10 par le parallélisme : « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras, lui seul ». Dans les temps modernes, ce n'est certainement pas l'usage d'adorer ceux dont on célèbre les anniversaires dans l'amour et l'appréciation. À quel illogisme mène une définition excessive de l'adoration ! Notez aussi que Jésus sut exactement quand Il eut 30 ans ; et d'autres également, aux temps bibliques, parmi les Israélites et les premiers chrétiens, semblaient avoir conscience de leur âge exact et être à même d'entreprendre ce qu'il leur incombait de faire à l'occasion d'anniversaires particuliers ; cela peut surprendre au sein d'une culture où rien ne marquait les anniversaires de naissance. Alors que nous n'avons pas de déclaration scripturaire absolue que les anniversaires étaient commémorés par des vrais croyants aux temps bibliques, nous n'avons pas non plus de déclaration formelle du contraire. L'absence d'une ferme déclaration scripturaire contre l'observance des anniversaires ne suffit pas à convaincre de nombreux chrétiens honnêtes et consciencieux de l'idée que les célébrations d'anniversaires sont des rites païens « impurs » que les serviteurs de Dieu doivent fuir. Mais certains prétendent trouver une déclaration soutenant leur point de vue en Ecclésiaste 7 : 1 : « Mieux vaut une bonne renommée qu'une bonne huile parfumée, et [mieux vaut] le jour de la mort que le jour de la naissance ». En général, le jour de la mort — le jour de l'achèvement de la vie sous la malédiction, quand la vie a été vécue — est d'une plus grande valeur que le jour de la naissance. Tous les chrétiens admettent aisément qu'il en est ainsi, particulièrement dans le cas de Jésus : Sa mort amena directement avec elle l'espérance de notre salut ; Sa naissance fit de même seulement en perspective (Luc 2 : 10). Toutefois, Ecclésiaste 7 : 1 n'est qu'une simple comparaison — rien n'y suggère que le jour de la naissance soit sans valeur. Une telle pensée doit dénaturer le texte, car elle ne peut vraiment pas en être déduite. Cet argument est donc peu convaincant. Il nous faut signaler ici, de peur d'être mal compris, que nous ne nous faisons pas, par ce qui précède, le défenseur de fêtes d'anniversaires ou d'autres observances somptueuses et onéreuses. Mais nous ne voyons aucune objection scripturaire à ce que des familles chrétiennes et / ou des amis se rassemblent de temps à autre pour un repas peu coûteux lors de l'anniversaire de l'un d'entre eux, se joignant à lui ou elle en reconnaissance à Dieu d'une nouvelle année d'existence et lui exprimant de la sympathie, des bons souhaits et un encouragement à un avenir dans une voix bonne et chrétienne.
LA DATE DE L'ENGENDREMENT HUMAIN DE JÉSUS La date du 25 décembre, à laquelle Noël est célébré, est‑elle d'origine païenne ? Ceux qui insistent là‑dessus sont étrangement silencieux sur le fait biolo- <p. 46> gique et mathématique que Jésus fut pendant neuf mois dans le ventre de Marie. Selon leur estimation (et la nôtre), la date probable de Sa naissance fut vers le 1er octobre. Donc, l'annonciation à la vierge Marie dut avoir lieu neuf mois plus tôt — environ à l'époque de Noël. Il y a quelque raison de penser que, lorsqu'on adopta à l'origine l'observance et la date de décembre, ce fut davantage pour célébrer l'annonciation à Marie que la naissance de Jésus. Même aujourd'hui, lorsque le peuple de Dieu célèbre Noël, nous trouvons que le récit de l'annonciation à Marie (Luc 1 : 26‑38) occupe une place importante dans la commémoration. Ainsi, une fois encore, la campagne contre la célébration du 25 décembre, sensée être un mensonge perfide et la simple perpétuation d'un rite païen, s'avère être sans fondement solide. En effet, le point de vue extrême d'extirper de nos enseignements et pratiques toute trace de la moindre chose qui ait pu avoir dans le passé un rapport quelconque avec le paganisme ou une fausse religion nous amènerait à trouver à redire aux noms des jours de la semaine et des mois, car la plupart sont empruntés à des divinités païennes. Comme la secte des Témoins de Jéhovah, nous pourrions insister sur les termes « avant notre ère » et « de notre ère » pour désigner les années avant J.‑C. et après J.‑C., car ces derniers mots impliquent que le changement du calendrier correspond à la naissance de Jésus‑Christ — ce qui n'est pas tout à fait le cas (Il naquit en octobre de l'an 2 av. J.‑C., environ 15 mois avant la date à laquelle le calendrier change). Beaucoup de mots d'usage courant devraient être changés ou supprimés et remplacés par des nouveaux — bref, il nous faudrait être tellement non conformes et en désaccord avec les autres que nous ne pourrions, sans une grande difficulté, faire partager un point de vue aussi radical à qui que ce soit d'autre. Comment, dès lors, pourrions‑nous parler aux autres de la sainte espérance qui est en nous ? Comment pourrions-nous même mener les affaires de la vie quotidienne ? (Matt. 5 : 14 ; Marc 16 : 15 ; Jean 17 : 11, 15 ; 1 Cor. 5 : 10 ; voyez BIBLE STANDARD n° 393 en anglais — un exemplaire gratuit sur demande).
LES VRAIS CHRÉTIENS ET LA TRADITIONCertains prétendent que le fait même qu'une coutume soit devenue traditionnelle est en soi un témoignage contre elle — cette tradition est [déclarent-ils] une ennemie de la véritable adoration et une amie de la fausse adoration. Ainsi peuvent‑ils alors condamner tout ce qui est appelé « tradition ». Mais d'autres révèrent les traditions et beaucoup s'offusquent de toute tentative faite pour les détruire, au nom d'une adoration sincère. Examinons cette question avec soin et dans un esprit de prière pour en saisir la pensée de Dieu telle qu'elle est longuement exposée dans les Écritures, en commentant d'abord certains passages présumés condamner toute tradition : « Car, laissant de côté le commandement de Dieu, vous observez la tradition des hommes… Vous annulez bien le commandement de Dieu, afin de garder votre tradition… rendant inopérante la parole de Dieu par votre tradition… et vous faites beaucoup de choses semblables » (Marc 7 : 8, 9, 13). « Pourquoi tes disciples transgressent‑ils la tradition des anciens, car ils ne lavent pas leurs mains quand ils mangent du pain ? Mais lui, répondant, leur dit : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition ? … le peuple s'approche de moi de sa bouche et m'honore des lèvres, mais son cœur est fort éloigné de moi ; mais ils m'honorent en vain, enseignant comme doctrines des commandements d'hommes » (Matt. 15 : 2, 3, 8, 9 ; voyez également És. 29 : 13). « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines déceptions, selon l'enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ » (Col. 2 : 8). Bien que les Écritures soient surtout critiques vis-à-vis des traditions humaines dans la pratique religieuse, nous remarquons dans chaque cas que la critique provient directement de la faute consistant à mettre de côté la Parole de Dieu afin de conserver une tradition humaine. Allons‑nous conclure, d'après les réflexions précédentes, que de laver nos pots, nos coupes et nos mains avant de manger est une offense à Dieu ? Certainement pas ! Il y en a pourtant qui tirent une pareille conclusion des Écritures. Jésus donna un exemple de ce qu'Il voulait dire à propos de la conception abusive de la tradition qu'avaient les scribes et les pharisiens, lorsqu'Il désigna une prétendue exception à la loi, qu'ils appliquaient et qui n'était pas dans la loi, était contraire à l'esprit de la loi, et n'était pas voulue dans, ni par la loi (Marc 7 : 10‑12 ; Matt. 15 : 4‑6 ; Ex. 20 : 12). L'application de tous les versets ci‑dessus se rapporte au fait de mettre de côté les doctrines et commandements de Dieu au profit de la tradition — il n'y a rien de formulé ni de suggéré à propos de la tradition en tant que telle. Une fois de plus, un texte scripturaire sorti de son contexte, devient un prétexte — généralement pour l’erreur ! Ceux qui s'opposent aux traditions telles que la célébration de Noël parmi les chrétiens tordent également les versets : « Apprenez à ne pas aller au‑delà de ce qui est écrit » (1 Cor. 4 : 6 — Version Standard Américaine) et « Toute parole de Dieu est pure ; il est un bouclier pour ceux qui s'attendent à lui. N'ajoute rien à ses paroles, de peur qu'il ne te reprenne, et que tu ne sois trouvé menteur » (Prov. 30 : 5, 6). En donnant à ces passages une application légaliste pour signifier qu'il nous faudrait ne rien faire qui ne soit spécifié dans la Bible et, de ce fait, porter réellement une camisole de force symbolique pour éviter toute possibilité d'offenser Jéhovah, ils s'évertuent à donner des preuves ! En Actes 15 : 19, 28, 29 (V. S. A.), nous lisons : « C'est pourquoi je suis d'avis de ne pas inquiéter ceux des Gentils [Nations] qui se tournent vers Dieu… Car il a semblé bon au saint Esprit, et à nous, de ne pas mettre sur vous un plus grand fardeau que ces choses nécessaires : que vous vous absteniez des choses sacrifiées aux idoles, du sang, de ce qui est étouffé, et de la fornication ; si vous vous gardez de ces choses, ce sera bien pour vous. Portez‑vous bien ». La pensée première ici était de ne pas encombrer les Gentils [Nations] convertis à Christ avec la loi et ses ordonnances, puisque Jésus l'avait accomplie et que ces choses n'étaient plus nécessaires aux croyants en Christ (2 Cor. 3 : 17 ; Gal. 5 : 1, 13 ; 1 Pi. 2 : 16). Ceux qui cherchent à découvrir des réglementations bibliques spécifiques et légalistes concernant la moindre pensée ou action que les chrétiens auront à assumer, ont leurs efforts rendus vains par le principe éclatant de la liberté chrétienne — que les chrétiens sont sous la grâce, non sous la loi, et marchent par la foi et non par la vue ! Dans leurs vaines tentatives d'encadrer toute chose dans des règles strictes et expéditives, les légalistes sont ceux qui « vont au‑delà de ce qui est écrit » en essayant de trouver dans les Écritures l'évidence de toutes sortes de condamnations de coutumes et de choses fondamentalement peu importantes à la foi chrétienne et qui sont laissées sans directives scripturaires. Le fait est que Christ nous a rendus libres d'un <p. 48> tel légalisme (Gal. 5 : 1) — et louons Dieu pour cela !
LA FÊTE DE PURIM Une fête mentionnée favorablement dans la Bible — la fête da Pourim — a été célébrée par les Juifs depuis l'époque de la reine Esther, bien qu'elle ait partiellement pris racine dans la tradition païenne. Nous lisons, en Esther 3 : 7, que les Perses « jetèrent le pur, c'est‑à‑dire le sort, devant Haman, pour chaque jour et pour chaque mois, jusqu'au douzième mois, qui est le mois d'Adar ». Haman offrit 10.000 talents d'argent pour le trésor du roi s'il obtenait la permission de détruire tous les Juifs du royaume (vs. 6‑11). Le résultat fut un commandement écrit au nom du roi, et scellé de son anneau, d'exécuter tous les Juifs à travers tout le royaume. Des lettres furent envoyées ordonnant que le massacre des Juifs ait lieu en un jour, le 13ème d'Adar (vs. 12, 13). Grâce à la prompte intervention de Mardochée et de la reine Esther, les Juifs furent épargnés, et Haman et ses dix fils furent pendus (7 : 10 ; 9 : 14). Il fut permis aux Juifs de se défendre contre leurs ennemis le 13ème jour d'Adar et ils en détruisirent beaucoup (9 : 1‑16). On fit donc des 14ème et 15ème jours d'Adar une fête historique annuelle (vs. 18‑22), « car Haman… avait tramé contre les Juifs de les détruire, et avait fait jeter le pur, c'est‑à‑dire le sort… pour les détruire… C'est pourquoi on appela ces jours Pourim, du nom de pur [mot d'origine perse voulant dire sort] … Les Juifs établirent… qu'ils célébreraient ces deux jours selon… leur temps fixé chaque année… et que ces jours de Pourim seraient commémorés et célébrés de génération en génération, et… de ne pas les laisser disparaître du milieu des Juifs, ni leur souvenir s'effacer dans leur postérité » (vs. 24‑28). Ce devait être « des jours de festin et de joie, et l'occasion d'envoyer des présents l'un à l'autre et des dons aux pauvres » (v. 22). La reine Esther et Mardochée rédigèrent un décret royal pour confirmer la célébration de la fête de Pourim (vs. 29, 32). Ainsi, Dieu ne désapprouva nullement, mais plutôt approuva l'observance annuelle de Pourim, bien qu'elle tirât son origine et son nom du Pur, une coutume païenne des Perses !
UN CAS DE CONSCIENCE PERSONNEL Ce que Jéhovah veut que nous croyions se trouve par exemple en Romains 14 : 5, 6, 10, 13, 14 — D. : « L'un estime un jour plus qu'un autre ; l'autre estime tous les jours semblables ; que chacun soit pleinement persuadé dans son esprit. Celui qui a égard au jour, y a égard à cause du Seigneur, et celui qui mange, mange à cause du Seigneur, car il rend grâces à Dieu… Mais toi, pourquoi juges‑tu ton frère ? Ou aussi toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? … Ne nous jugeons donc plus l'un l'autre ; mais jugez plutôt ceci : que personne ne mette une pierre d'achoppement devant son frère, ou une occasion de chute. Je sais, et je suis persuadé dans le Seigneur Jésus, que rien n'est impur en soi ; sauf qu'à celui qui estime qu'une chose est impure, elle lui est souillée ». Le légaliste fait habituellement remarquer que ce passage de l'Écriture concerne seulement l'observance des points de détail de l'Alliance de la Loi (Rom. 13 : 10), l'observance de jours et la consommation de viande parmi les chrétiens — qu'il ne dit rien à propos de Noël. Nous convenons qu'il n'y a pas, en Romains 14 : 1 – 15 : 7, d'application spécifique à Noël ; toutefois, celui qui prétexte de l'application spécifique pour esquiver le coup d'estoc de ce passage, manque l'essentiel ! Le légaliste a développé une conception de notre Dieu d'amour dans laquelle Il apparaît comme un tyran cruel qui nous voudrait soumis à une ligne de conduite étroite pour être admis comme candidats à la vie éternelle, que nous sachions ou non voir ou comprendre toutes les modalités requises. En conséquence, le légaliste pense par la négative — que si la Bible ne mentionne pas directement la question, et que l'on a quelque raison éventuelle de douter, mieux vaut supposer que cela offense Dieu et l'éviter ! Ainsi, sa conception de Dieu est‑elle pire que celle des païens qu'il dénigre ! Les légalistes exagèrent par erreur la justice et la puissance de Dieu, et minimisent Sa sagesse et Son amour — quel dommage pour eux ! (Voyez 1 Jean 4 : 8 ; Jean 3 : 16 ; 1 Tim. 2 : 4). Romains 14 traite des divergences de conscience parmi les chrétiens — l'observation de certains jours ou la consommation de viande ne sont que des exemples donnés explicitement ; cela n'a rien d'exhaustif. Nous avons ici une affirmation claire que tous les chrétiens ne doivent pas penser ou croire pareillement dans des cas de conscience qui, ne faisant pas l'objet d'un mandat ou d'une interdiction scripturaires, sont facultatifs. La célébration de Noël est un tel cas. Ceux dont la conscience les y autorise peuvent se réjouir avec d'autres qui se réjouissent, et encourager une telle réjouissance dans le Seigneur, s'édifiant les uns les autres dans la plus sainte foi ! En effet, les vrais chrétiens se rappellent chaque jour le précieux don de Dieu du salut par Jésus‑Christ — alors, pourquoi pas le 25 décembre, avec ceux qui en font une occasion spéciale de le commémorer ? (Voyez BIBLE STANDARD N° 441 en anglais — un exemplaire gratuit). Toutefois, ceux qui, par raison de conscience, ne célèbrent pas Noël — pour qui l'insistance sur les connotations païennes et autres considérations pèse sur leur aptitude à célébrer Noël en conscience à la gloire de Dieu — font mieux de s'abstenir et d'éviter de déplaire à Dieu en faisant ce qu'ils ne croient pas qu'Il veuille leur voir faire. Ils devraient pourtant considérer avec soin, s'ils le peuvent, le fait qu'aujourd'hui personne ne célèbre Noël en pensant adorer des dieux païens, comme certains l'argumentent ; et Jéhovah, lisant l'intention du cœur, ne remarque pas seulement les signes extérieurs (1 Chr. 28 : 9 ; Prov. 21 : 2 ; 1 Sam. 16 : 7 ; Jér. 17 : 10). Nous devrions être des fervents de Dieu, chrétiens au‑dedans, pas seulement extérieurement ! La dispute interminable sur l'opportunité de la célébration de Noël parmi les chrétiens, engendrant une grande agitation mais guère de lumière, gagne peu (voire pas) de cœurs à Christ, et engendre beaucoup de discussions parmi et entre différents groupes et associations de frères chrétiens (Prov. 17 : 14 ; 1 Cor. 11 : 16 ; Tite 3 : 9). N'allons pas, par conséquent, nous cataloguer ni nous juger l’un l'autre d’après des cas de conscience. Que ceux qui se sentent libres de célébrer Noël dans le Seigneur le fassent, mais pas en faisant trébucher ni en forçant ceux à qui leur conscience l'interdit — et que ceux qui ne peuvent pas, en toute bonne conscience, le célébrer, ne le fassent pas, mais n'accusent pas non plus ceux qui le font de blasphémer Dieu et Christ (1 Cor. 8 : 9 ; 10 : 29 ; Rom. 14 : 15‑19 ; 15 : 1‑3). Que tous puissent être richement bénis en cette période de joie pour tant de personnes, et garder toujours dans leur cœur la bonne nouvelle du Royaume, se réjouissant dans le précieux et libre don par Dieu du salut rendu possible par notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ! Étendard de la Bible N° 204 — Novembre 1990
Le Témoin et Prophète de Pierre
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