LE BAPTÊME
E. B. N° 23 — Septembre 1960

Examen de 1 Corinthiens 1 : 1-17. — Le baptême de Jean. — Les Gentils [Nations] entés. — Le baptême dans la mort. — La nécessité du baptême d'eau. — La forme du baptême. — Le symbole (ou figure). — Qui doit-on baptiser ? — Qui peut baptiser ? — La manière du symbole.

LE FAIT que Jésus et Ses Apôtres pratiquèrent et enjoignirent à tous leurs disciples — « même jusqu'à la fin du monde » ou présente dispensation — de pratiquer un rite extérieur appelé baptême, dans lequel l'eau était employée de quelque manière, ne peut raisonnablement être mis en doute, car cela est fortement souligné dans le Nouveau Testament. Le baptême fut pratiqué, non seulement pendant le ministère de notre Seigneur au début de la Moisson de l'Âge judaïque, mais aussi dans la dispensation de l'Évangile après la Pentecôte, ainsi que le prouve abondamment le récit des Écritures (Actes 2 : 41 ; 8 : 12, 16, 36, 38 ; 9 : 18 ; 10 : 47, 48 ; 16 : 15, 33 ; 18 : 8 ; 19 : 3‑5 ; 22 : 16).

Il n'est pas non plus exact d'affirmer, comme le font certains, que le baptême faisait partie des cérémonies de la Loi judaïque, et qu'il se termina à la croix, ainsi que toutes les autres ordonnances de la Loi, car le baptême ne fut pas compris dans la Loi judaïque. Les lavages ordonnés dans la Loi, effec­tués à la cuve dans le parvis du taber­nacle, n'étaient ni des immersions, ni des aspersions, mais simplement des pu­rifications. 

Il ne serait pas exact non plus de dire, avec d'autres qui prétendent que le baptême d'eau appartenait à l'Âge judaïque, que les Apôtres, en sortant du Judaïsme, furent dans l'erreur pour un temps — qu'ils ne réussirent pas tout d'abord à discerner que le baptême réel était le baptême du Saint Esprit à la Pentecôte — et qu'ils conservèrent par conséquent de façon inconvenante le baptême d'eau. En ceci, comme sur la question de ne pas manger avec les incirconcis, on prétend que St Pierre était dans l'erreur, et que certains des autres Apôtres la partagèrent avec lui dans une certaine mesure. On prétend également que St Paul confesse une erreur lorsqu'il dit (1 Corinthiens 1 : 14‑16) : « Je rends grâces à Dieu de ce que je n'ai baptisé aucun d'entre vous, sinon Crispus et Gaïus… aussi la maison de Stéphanas » ; de même lorsqu'il dit (Colossiens 2 : 20, 21 ) : « Pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez‑vous des ordonnances — ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ». 

Ainsi est bâti un argument apparemment fort, dont beaucoup ne discernent pas la fausseté. Ceci résulte d'un examen trop superficiel du sujet, et de conclusions hâtives d'après certains textes dont on n'a pas complètement étudié ni compris les contextes. 

Comme nous l'avons déjà montré, le baptême n'était pas un trait de l'Alliance de la Loi ; ce n'était donc en aucun sens une partie de ce que notre Seigneur acheva et annula à la croix pour les Juifs qui croient en Christ (Romains 10 : 4). C'est une grande erreur de classer le baptême, qui est un symbole de l’Alliance de la Grâce, avec les « ordonnances » de l'Alliance de la Loi judaïque mentionnée par l'Apôtre (Colossiens 2 : 20). En Colossiens 2 : 14, il montre qu'il fait allusion à des ordonnances qui étaient contre les Juifs, c'est‑à‑dire, qui restreignaient leurs libertés. Quelqu'un peut‑il en dire autant du baptême ? Dans quel sens est‑il contre quiconque ? 

Ce à quoi l'Apôtre fait allusion concernant les « ordonnances » de la Loi, contraires aux Juifs ou contre eux, étaient des cérémonies et des jeûnes, des célébrations de nouvelles lunes et de sabbats (v. 16), et des particularités concernant la consommation d’animaux purs et impurs, le port de vêtements faits de lin et de laine entremêlés, etc. Ces ordonnances comprenaient, non seulement celles qui avaient été introduites à l'origine par Moïse, mais d'autres aussi qui avaient été ajoutées par la suite par les scribes et les pharisiens qui s'étaient assis « dans la chaire de Moise » (Matthieu 23 : 2). Ces formes et cérémonies étaient devenues un ensemble si complexe et si déconcertant, que ceux qui en essayaient une observance stricte les trouvaient extrêmement lourdes à supporter — un joug de servitude. 

Notre Seigneur fit allusion au même fardeau et à la même fatigue (Matthieu 23 : 4) ; et à nouveau (Matthieu 11 : 28‑30), Il présenta à la même classe la Grâce au lieu de la Loi, comme le seul chemin de vie, disant : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui êtes chargés [avec les ordonnances inutiles et innombrables de la Loi — qui, à cause de votre condition faible, déchue, ne peuvent vous profiter, mais seulement vous ennuyer et vous fatiguer, et qui sont par conséquent « contre » vous], et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi ; car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger ». 

Il est en outre évident que le baptême n'est pas l'une des ordonnances auxquelles il est fait allusion en Colossiens 2 : 14, car nous lisons au contraire au v. 12, que ceux qui sont ensevelis avec Christ dans le baptême ne sont par conséquent pas (même s'ils étaient des Juifs autrefois sous l'Alliance de la Loi) soumis ou assujettis aux ordonnances du v. 14. Ainsi, le baptême est‑il placé en contraste avec les cérémonies de la Loi. 

L'idée que le baptême n'appartient pas à l'Âge de l'Évangile, mais qu'il a cessé à la croix, est à nouveau prouvée erronée par le fait que ce fut après Sa résurrection, pendant les quarante jours avant Son ascension, que notre Seigneur, pendant qu'Il donnait des instructions spéciales concernant la nouvelle dispensation, ou Âge de l'Évangile, mentionna spécialement le baptême comme le symbole extérieur par lequel les croyants devaient Le reconnaître — « jusqu'à la consommation de l'Âge » qui venait de commencer (Matthieu 28 : 18-20). 

Ceux qui prétendent que le baptême convenable est celui du Saint Esprit seulement, et que le baptême d'eau est, par conséquent, faux, devraient être, d'une manière efficace, réduits au silence et tirés de leur erreur par ceci : la mission donnée par le Maître à Son Église, de prêcher et de baptiser jusqu'à la fin de l'Âge ; car comment les disciples pourraient‑ils baptiser quelqu'un avec le Saint Esprit ? C'est sûrement là la part de Dieu. 

En outre, les paroles du Seigneur n'ont pas pu signifier que Ses disciples devraient enseigner toutes les nations et que ceux qui croient seraient baptisés avec le Saint Esprit par Dieu [plutôt que par eux dans l’eau], car alors pourquoi donnerait‑Il des directives aux disciples concernant la façon dont cela devrait être fait — « au nom [par l'autorité] du Père, du Fils, et du Saint Esprit » ? Il est évident que les directives de notre Seigneur se rapportent au symbole , au baptême d'eau seulement, parce que nous ne pouvons faire davantage pour les autres que de les enseigner et de les baptiser symboliquement : nous ne pouvons croire pour eux, ni les faire croire ; nous ne pouvons non plus nous consacrer pour eux, ni les faire se consacrer. Mais nous pouvons les enseigner, et lorsqu'ils croient pour eux-mêmes et qu'ils se consacrent pour eux‑mêmes, nous pouvons les baptiser dans l'eau. 

Par cet acte, ils confessent leur foi dans la mort et dans la résurrection de Christ, et leur propre consécration à être morts à eux‑mêmes et au monde et vivants à [pour] Dieu [comme Christ a été mort à Lui-même et au monde et vivant à Dieu], afin qu'au temps convenable ils puissent avoir part à la résurrection.
 

EXAMEN DE 1 CORINTHIENS 1 : 11‑17

Lorsque l'Apôtre Paul remerciait Dieu de n'avoir baptisé que très peu seulement des membres de l'Église de Corinthe (1 Corinthiens 1 : 11‑17), il ne prétendait pas par là qu'il était, depuis, devenu plus sage pour agir ainsi à nouveau — plus sage que le Maître qui ordonnait à Ses disciples d'enseigner et de baptiser jusqu'à la fin de l'Âge — mais il remerciait Dieu pour des raisons totalement différentes : raisons qui peuvent être mieux comprises par ceux qui lisent l'épître entière aux Corinthiens de façon suivie. Il avait entendu dire que l'église de Corinthe était déchirée en factions, en divisions (au sens littéral : en sectes), certains se disant eux-mêmes être de Paul, d'Apollos, de Pierre et d'autres chrétiens. Il était sûr de n'avoir en aucune façon favorisé un tel sectarisme, et était heureux de pouvoir dire — Je ne vous ai jamais autorisé à vous appeler de mon nom. Avez‑vous été baptisés en mon nom ou au nom de Christ ? Puisque la majorité d'entre eux se désignaient sous le nom de Paulistes, et puisque St Paul avait fondé l'église de Corinthe, il pouvait sembler à certains qu'il avait essayé de se faire personnellement des convertis­ — des Paulistes au lieu de Chrétiens ; et puisqu'il en était résulté qu'un certain nombre d'entre eux se désignaient sous le nom de Paulistes, il était heureux de pouvoir leur dire qu'un très petit nom­bre d'entre eux avaient été baptisés par lui ; ainsi dit‑il : « Afin que personne ne dise que j'ai baptisé pour mon nom » (v. 15). 

En plus de la vue faible de Paul, le fait qu'il était un prédicateur plus capable que d'autres, et le fait que beaucoup d'autres pouvaient baptiser aussi bien ou mieux que lui, auraient été des raisons suffisantes pour qu'il n'ait jamais baptisé ses convertis alors qu'il pouvait l'éviter ; car nous lisons de même du Maître (Jean 4 : 1, 2) : « Jésus fait et baptise plus de disciples que Jean (toutefois Jésus lui‑même ne baptisait pas, mais ses disciples »). Estimant qu'il avait comparativement peu d'aptitude pour accomplir le baptême par rapport à son grand talent pour enseigner, Paul conclut que la prédication, et non la charge de baptiser, était sa mission spéciale (1 Corinthiens 1 : 17), bien que son propre récit montre que, lorsque l'occasion se présentait et que personne d'autre n'était apte à accomplir ce service, il ne permettait pas même à son peu d'aptitude relative d'entraver ou d'empêcher son obéissance à cette partie de l'injonction du Maître.
 

« LE BAPTÊME DE JEAN »

En nous reportant au témoignage des Écritures sur le baptême, nous trouvons qu'à la fin de l'Âge judaïque, Jean­Baptiste et d'autres accomplirent une forme de baptême qui est connue sous le nom de « baptême de Jean » (Actes 19 : 3). Il était destiné aux Juifs seulement. Par leur alliance, la Loi, ils occupaient par rapport â Dieu une position très différente de celle des Gentils [Nations] (qui étaient sans Dieu — ou sans espérance — Éphésiens 2 : 12) ; car selon l'arrangement divin, les Juifs étaient considérés et traités, selon les dispositions des sacrifices typiques, comme étant justifiés typiquement de la culpabilité et du châtiment adamiques, et ils étaient, en tant que nation, consacrés à Dieu (Exode 19 : 5, 6), et traités comme s'ils devaient être faits l'Épouse de Christ. 

En outre, d'après ces clauses, lorsque le véritable Agneau de Dieu viendrait, ceux qui, parmi eux, étaient véritablement consacrés, les « Israélites sans fraude », pourraient, en acceptant le véritable Agneau, le véritable sacrifice pour le péché et la véritable propitiation, entrer dans une justification réelle, et accomplir avec eux leur consécration antérieure. En d'autres termes, un Israélite, consacré véritable, vivant à la fin de l'Âge judaïque, après que le sacrifice réel pour les péchés fut fait par notre Seigneur et qu'Il eut paru en la présence de Dieu en faveur de l'Église, serait traité, s'il L'acceptait comme le véritable Agneau de Dieu, comme s'il avait toujours eu la réalité, alors que jusque là, il n'avait eu réellement seulement qu'une justification typique

Par conséquent, au début de l’Âge de l'Évangile, les Juifs ne furent pas enseignés de la même manière que les Gentils. Aux Gentils il fut dit : Mais maintenant, vous qui étiez autrefois loin et étrangers, vous avez été approchés par Christ Jésus, et par le mérite de son sang, vous pouvez maintenant avoir accès auprès du Père et pouvez entrer en relations d'alliance avec Lui. En conséquence, venez à Dieu par Christ qui a détruit le mur mitoyen de clôture entre Juifs et Gentils, non en enlevant la faveur des Juifs, mais en réconciliant les croyants, qu'ils soient Juifs ou Gentils, dans les bénédictions et les faveurs de l'appel céleste (Éphésiens 2 : 13‑19). 

Aux Juifs, d'autre part, il fut dit : « Vous êtes les fils des prophètes, et de l'alliance que Dieu a établie avec nos pères… À vous premièrement Dieu, ayant suscité Son Fils Jésus, l'a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de vos méchancetés ». « Repentez‑vous, et que chacun de vous soit baptisé, au nom de Jésus‑Christ, en rémission des péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit ; car à vous est la promesse [elle vous appartient] et à vos enfants » (Actes 3 : 25, 26 ; 2 : 38-41). 

Le point à remarquer est que les Israélites étaient déjà consacrés, et héritiers selon l'Alliance de la Loi ; la seule raison que, en tant que nation, ils n'avaient pas émergé aussitôt de l'état typique judaïque dans les réalités de l'Évangile, comme les Apôtres et d'autres individus l'avaient fait, était que, dans de nombreux cas, ils n'avaient pas vécu à la hauteur de leurs rapports avec l'Alliance, et par conséquent, n'étaient pas prêts, en tant que nation, à recevoir leur Messie, Jésus (Jean 1 : 11). C’est pourquoi il leur fut enseigné de se repentir ou de retourner à la véritable relation d'alliance avec Dieu, et de jouir de leurs privilèges comme enfants de l'Alliance. Ils avaient péché en ne vivant pas en rapport avec ce qu'ils pouvaient faire de leur alliance, et ils devaient montrer aux autres qu'ils renonçaient, par le baptême, à leur état antérieur de péché — lavant leurs transgressions dans le symbole, après avoir invoqué le nom de Christ (Actes 22 : 16). 

Ainsi, le baptême de Jean, qu'il ait été exécuté par Jean ou par des disciples de Christ, était limité aux Israélites ; il signifiait la repentance pour les violations d'alliance, et un retour aux relations selon l'alliance ; il était destiné à être un travail préparatoire, car ceux qui reçurent pleinement le témoignage donné, se réformèrent et devinrent ainsi des Israélites en vérité, reçurent en effet Christ et entrèrent donc dans les faveurs les plus élevées de l'Âge de l'Évangile (Jean 5 : 45‑47 ; Matthieu 21 : 31, 32). À ceux‑ci, déjà enfants de l'Alliance et déjà héritiers des bénédictions promises, le baptême d'eau signifiait un renoncement aux péchés d'infidélité, et plus : à partir de la mort de Christ, il signifiait leur désaveu du péché national de L'avoir crucifié, car les chefs, représentant cette nation, avaient dit : « Que Son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Matthieu 27 : 25). 

En conséquence, St Pierre fit l'exhortation suivante : « Que toute la maison d'Israël sache donc certainement que Dieu a fait, et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié ». Et quand, en égard à ce péché national, que chacun partageait ainsi, ils demandèrent : « Que ferons‑nous, frères ? », St Pierre répondit : « Repentez vous, et que chacun soit baptisé au nom de Jésus‑Christ, en rémission des péchés [et spécialement pour la part que vous avez dans ce péché national de crucifixion du Messie], et vous recevrez le don du Saint Esprit » (Actes 2 : 36‑39). À ceux qui acceptèrent cette invitation, le baptême dans l'eau avec le baptême de Jean symbolisait, non seulement un renoncement à leurs péchés, y compris leur péché national — la crucifixion de Christ —, mais aussi une sortie hors de la dispensation et de la direction de Moïse dans celles de Christ, parce qu'en reconnaissant que Jésus est le vrai Messie, ils Le reconnaissaient comme étant le Sauveur promis depuis longtemps, le Législateur et l'Instructeur plus grand que Moïse et typifié par lui. 

Les personnes à qui l'Apôtre Pierre s'adressa le jour de la Pentecôte étaient des Juifs, et il leur dit donc fort à propos : « Soyez baptisés pour la rémission de vos péchés ». Non pas que le baptême de Jean fût le canal désigné pour la rémission des péchés devant Dieu ; car, comme l'Apôtre Paul le déclare : « Sans effusion de sang, il n'y a pas de rémission » (Hébreux 9 : 22). Cependant, la nation juive, sous l'arrangement de Dieu par l'intermédiaire de Moïse, fut acceptée de Lui comme un tout, en tant que nation, et des offrandes pour le péché avaient été faites, année après année, pour eux tous en tant que nation, et avaient été acceptées, une alliance avait été faite, appelée Alliance de la Loi. Ceux à qui l'Apôtre s'adressait, étant sous l'Alliance de la Loi, se trouvaient dans toutes ces conditions favorables, sous le sang des sacrifices typiques, justifiés et réconciliés typiquement ; et à eux, par conséquent, appartenaient les promesses de Dieu, car elles n'appartenaient pas aux Gentils, qui n'étaient pas venus sous la réconciliation typique par des sacrifices typiques. 

Le péché dont l'Apôtre enseignait à ses auditeurs de se débarrasser sous la forme emblématique du baptême, n'était pas, par conséquent, le péché originel, mais c'était leur péché contre leur Alliance de la Loi, comprenant leur péché national dans le rejet du Messie. Avec cette purification, avec ce lavage symbolique, ils reviendraient à la position de véritables Israélites, « d'Israélites sans fraude » ; et comme tels, ils obtiendraient tous les droits et tous les privilèges réservés aux Israélites, mais non réservés aux membres de quelque autre nation.
 

LES GENTILS [ NATIONS ] ENTÉS

L'Apôtre Paul explique cette parenté (« relationship ») (Romains 11), disant que les Israélites étaient les branches naturelles dans la racine d'olivier de la promesse abrahamique. Comme branches naturelles déjà attachées â cette racine, ils n'auraient pas besoin d'être greffés, comme nous le sommes, nous qui, par nature, sommes des Gentils. Ils étaient déjà en parenté avec Dieu, et tout ce qu'ils avaient besoin de faire était de se repentir de leurs péchés et de s'en purifier figurativement ; après quoi, ils seraient des branches pleinement acceptables dans l'olivier, branches qui ne seraient pas arrachées, aussi longtemps qu'ils ne rejetteraient pas leur Messie, Jésus, mais au contraire, ils recevraient désormais une part spéciale dans la bénédiction de la Pentecôte. 

Par la suite, en exhortant au baptême des Gentils convertis, l'Apôtre Paul expliqua tout à fait clairement la différence entre ce baptême et celui des Juifs pour la rémission des péchés (Actes 19 : 1-6). Il montre que le baptême des Gentils signifie, ou est, l'emblème de leur introduction dans le Corps de Christ comme branches d'olivier sauvage entées dans le tronc approuvé, afin d'être participants de la richesse des promesses par la racine (Romains 6 : 3‑5 ; 11 : 17). Nous devrions, cependant, remarquer que le Juif n'a plus cette même parenté particulière ; de telle sorte que, si l'Apôtre s'adressait aux Juifs aujourd'hui, nous croyons qu'il leur parlerait exactement comme il le ferait aux Gentils sur ce point de rechercher l'union avec Christ. 

Nous pensons ainsi pour les raisons suivantes : De même que la faveur nationale envers les Israélites cessa à la mort de Christ, au milieu de leur « semaine » de faveur (Daniel 9 : 27), ainsi la faveur individuelle envers le Juif par rapport au Gentil cessa avec l'arrachage des branches de l'olivier franc pendant les trente‑trois ans qui restaient de leur « moisson », laquelle se termina avec la destruction de leur constitution politique (« polity ») en 69 ap. J.C. Une branche naturelle, une fois arrachée, ne pourrait être réunie que par le greffage seulement — d’une façon ne différent en rien de celle employée pour une branche d'olivier sauvage. En conséquence, tout Juif, cherchant â venir en Christ depuis le jour de la colère sur cette nation, ne pourrait y entrer que sous les mêmes termes et conditions que pour un Gentil.

À travers l'Âge de l'Évangile, personne, qu'il fut Juif ou Gentil, ne fut « appelé » ou invité à entrer dans le « corps de Christ », sauf ceux qui étaient déjà des croyants qui reconnaissaient Christ comme leur Rédempteur ou Justificateur, et qui étaient par conséquent justifiés librement de toutes choses par la foi en Son sang. Ceux‑là, et non des pécheurs, furent invités à présenter leur corps en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu (Romains 12 : 1).

Sous la Loi, les animaux du troupeau ayant des défauts n'étaient pas acceptables sur l'autel de l'Éternel, ceci typifiant le rejet par Dieu de toutes les offrandes imparfaites. Notre Seigneur était l'Agneau de Dieu réellement sans tache, sans souillure, parfait, sacrifié pour nos péchés ; et en invitant certains, pendant l'Âge de l'Évangile, à se joindre à Lui dans le sacrifice, et après cela, dans la gloire et dans l'honneur, le Père a accepté ceux‑là seulement qui furent tout d'abord faits « plus blancs que neige », et qui, à cause da la foi en la rédemption qui est dans le Christ Jésus, et de son acceptation, furent considérés comme parfaits, et furent par conséquent acceptables à Dieu.
 

LE BAPTÊME DANS LA MORT

Le baptême réel est le baptême dans la mort ; et le baptême d'eau, bien qu'étant une belle figure qui illustre le baptême réel d'une façon vivante, n'en est que la figure ou le symbole. St Paul explique le baptême réel de l’Église en Romains 6 : 3‑5 : « Ignorez‑vous que, nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême pour la mort, afin que, comme Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, ainsi, nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie. Car si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance à sa mort, nous le serons donc aussi [dans la ressemblance] à sa résurrection ». 

Il est donc évident que le baptême dans l'eau est le symbole d'un sacrifice (« lay down ») complet de la vie jusqu'à (« unto ») la mort, un baptême qui a commencé et est compté à partir du moment où le croyant justifié s'est consacré et a abandonné sa volonté à Dieu, bien que, pour s'assurer la participation promise dans le Royaume, il doive continuer jusqu'à la mort. 

Ce fut de ce point de vue que notre Seigneur parla en déclarant : « J'ai à être baptisé d'un baptême ; et combien suis‑je à l'étroit [dans les embarras, les difficultés] jusqu'à ce qu'il soit accompli ! » (Luc 12 : 50). Il avait déjà accompli le symbole au Jourdain, mais Il faisait maintenant allusion à la consommation de Son baptême jusque dans la mort. Sa volonté, abandonnée à la volonté et au plan du Père, était déjà ensevelie ; mais comme l'heure sombre de Gethsémané et du Calvaire approchait, Il aspirait à achever Son sacrifice. 

Ce fut de ce même point de vue qu'Il parla du baptême aux deux disciples qui lui demandaient de d'asseoir l'un à Sa droite et l'autre à Sa gauche, dans le Royaume (Marc 10 : 35‑37). Il leur répondit : « Vous ne savez ce que vous demandez — Pouvez‑vous boire la coupe que je vais boire, et être baptisés du baptême dont je vais être baptisé ? (Matthieu 20 : 22) Il faisait allusion ici au baptême dans la mort, et montrait qu'il est inutile à quelqu'un d'espérer avoir part au Royaume s'il ne participe à ce baptême de la mort. Ainsi, l’explication du symbole par l'Apôtre corrobore exactement celle de notre Seigneur. 

Il n'y a pas deux baptême — l’un dans l'eau et l'autre dans la mort — mais un seul. Le baptême dans l'eau est le symbole ou figure (ou ombre — Trad.) du baptême dans la mort. S'il y a une figure (ou ombre — Trad.), il doit y avoir une substance ; et une lumière claire, forte, tombant sur une substance, produit une ombre de cette substance. C'est à l'enfant de Dieu instruits à distinguer entre la substance et l’ombre, et reconnaissant leur relation, à voir « un seul baptême » dans les parties. Puisque les deux parties furent reconnues comme un seul baptême par l’Apôtre, il est douteux que quelqu’un apprécie pleinement le seul, vrai, baptême, sans voir à la fois la substance et la figure (ombre — Trad.). 

Reconnaissant la véritable importance du baptême, nous voyons qu’immédiatement après la foi en Christ, ce vrai baptême est la seule étape importante et essentielle par laquelle on obtiendra une participation au Royaume ; car seuls ceux qui sont fidèles jusqu'à la mort pendant l'Âge de l'Évangile deviendront la semence d'Abraham, par qui les bénédictions du Royaume millénaire découleront sur les non-élus. Il n'est pas surprenant que certains aient confondu l’ombre pour le réel, et en est fait un test de la qualité de membre dans l’église sur terre : ceci n'est qu'une erreur naturelle. Tous ceux qui voient le baptême réel, aussi bien que le symbole, et qui ignorent cependant le dernier, devrait s'examiner avec soin, pour discerner si leur volonté sur ce sujet est réellement morte et ensevelie dans la volonté de Christ.
 

LA NÉCESSITÉ DU BAPTÊME D'EAU

Mais certains peuvent demander : Est-il nécessaire pour moi d'être baptisé dans l'eau, si j'ai la conviction d'être entièrement consacré jusqu'à la mort? Le Seigneur me rejetterait-Il pour une affaire si peu importante que celle de n'avoir pas observé les formes? 

N’oubliez pas que Dieu n’ordonne ni ne force l’obéissance de ceux qui suivent les traces de Jésus. Nous sommes dans une période où les croyants ont, par grande faveur, le privilège d’offrir leur volonté et leur tout dans la consécration à Dieu. C'est encore la période dans laquelle Dieu prend plaisir à accepter (par Christ) ceux qui Lui abandonnent leur petit tout humain, et qui deviennent ainsi des disciples marchant sur les traces de Jésus. À eux, Il promet certaines récompenses extrêmement grandes. 

Ceux qui saisissent bien ce sujet savent que les consacrés n'ont pas reçu une loi de commandements et ne sont pas traités comme le furent les Juifs ; car « Vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce » (Romains 6 : 14). Leur maison était la maison des serviteurs, et il est normal de commander à des serviteurs ; mais si nous appartenons à une maison de fils (Hébreux 3 : 5, 6), Dieu agit avec nous comme un vrai Père avec de vrais fils. De vrais fils possèdent l'esprit d'obéissance, l'esprit de fils, et n'ont pas besoin d'être commandés et menacés ; car ceux‑là, à la fois par la parole et par l'action, et dans des sujets à la fois pe­tits et grands, déclarent : « C'est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Psaumes 44 : 8). Pour ceux‑là, aucun renoncement personnel n'est trop grand, et aucun acte de res­pect et d'obéissance n'est trop petit. 

Quiconque est consacré à Dieu, qui a vraiment abandonné sa volonté et accepté celle de Dieu, qui est ainsi vraiment baptisé, et qui a vu que le baptême d'eau est la volonté de Dieu, ne refusera pas d'obéir. Souvenons‑nous que l'obéissance dans une affaire insignifiante peut être une épreuve plus serrée que dans une affaire importante. Si Satan avait essayé de faire pécher Ève en blasphémant contre le Créateur, il aurait échoué ; s'il avait essayé de la pousser à tuer Adam, il aurait échoué ; c'est pourquoi l'épreuve d'obéissance dans une très petite affaire fut une épreuve beaucoup plus cruciale. De même maintenant, Dieu éprouve nos manifestations d'amour, de dévotion et d'obéissance plus entièrement par certaines des affaires les plus insignifiantes — entre autres, l'immersion symbolique. La décision de Dieu est : Celui qui est fidèle dans ce qui est petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand (Luc 16 : 10).
 

LA FORME DU BAPTÊME

La langue grecque est remarquable pour sa manière d'exprimer avec clarté et précision la pensée, et elle était donc bien appropriée pour exprimer la vérité divine. Sa souplesse est bien illustrée dans les termes suivants, chacun exprimant une nuance différente de pensée, tous ayant pourtant une signification analogue. Ainsi, « rhantizo » (de « rhaino ») signifie asperger ; « cheo », déverser ; « louo », laver ou baigner ; « nipto », laver une partie de la personne ; « bapto », plonger, submerger ou teindre ; « baptizo », plonger, immerger, submerger ou recouvrir. 

Ce dernier terme, « baptizo » (rendu par baptize dans la Version anglaise du Roi Jacques et par baptiser dans les versions françaises — Trad.), fut employé par notre Seigneur et Ses Apôtres lorsqu'ils faisaient allusion à une cérémonie qu'ils pratiquaient, aussi bien qu'ils l'ordonnaient à tous les disciples de l'Agneau. D'après ce mot, choisi parmi tant d'autres de diverses nuances analogues, il semble clair qu'il ne s'agissait pas d'aspersion, ou du fait de couler de l'eau, ou même du lavage d'une partie de la personne, mais d'une immersion ou du fait de recouvrir complètement la personne. 

Le mot « baptize », tel qu'il est rendu dans certaines versions anglaises, n'est pas du tout une traduction mais seulement un transfert du mot grec en anglais. Les dictionnaires grecs donnent ainsi la signification de « baptizo » : « plonger dans ou sous l'eau » (Liddell et Scott) ; « plonger à différentes reprises, immerger, submerger » (Thayer) ; « plonger, immerger, sombrer » (Abbott–Smith) ; « plonger, immerger » (Bagster) ; « plonger dans, couler, immerger » (Robinson) ; « immerger, faire sombrer » (Greenfield) ; « immerger, submerger » (Cremer) ; « plonger â différentes reprises, plonger dessous » (Dictionnaire classique grec). « Immerse » (immerger en français — Trad.) est le mot anglais dont la signification semble correspondre le plus exactement au mot grec baptizo

Il a été suggéré par certains que dans le cas du geôlier qui crut et qui fut baptisé sur le champ (Actes 16 : 33), le baptême n'aurait pas pu avoir lieu par immersion, parce que lui et les autres n'auraient pu, pour ce faire, quitter la prison ; mais au contraire, on sait maintenant qu'en ce temps‑là, les prisons étaient pourvues de baignoires, tout à fait appropriées pour des immersions. Et, de plus, on doit se souvenir qu'il est écrit de Jean‑Baptiste : « Jean baptisait à Enon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau" (Jean 3 : 23). Si Jean avait simplement aspergé ses convertis, la question de quantité d'eau n'aurait été d'aucune importance. Cela se passait probablement à un endroit calme et profond du Jourdain. 

Les érudits admettent, en général, que l'Église primitive pratiqua habituellement l'immersion ; mais, au début du troisième siècle, une grande confusion s'éleva sur ce sujet et sur d'autres. Certains attribuèrent toute l'importance à la forme, quelques‑uns insistant même sur trois immersions, parce que notre Seigneur avait dit : « Au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit », ne discernant pas que au nom de signifie par l'autorité du ; d'autres affirmèrent que, comme la tête de notre Seigneur s'inclina lorsqu'Il mourut sur la croix, ainsi devraient‑ils être immergés, non comme dans un ensevelissement, mais avec la face vers le sol ; d'autres insistèrent pour que les baptisés fussent presque nus, comme l'était notre Seigneur lorsqu'Il mourut ; et d'autres encore allèrent à un extrême opposé et, alors qu'ils maintenaient qu'une forme était des plus importantes, ils affirmaient que la forme exacte était sans importance et, pour la commodité, substituèrent l'aspersion. Ceci devint finalement l’habitude dans l'église de Rome, d'où elle gagna les Protestants. Toutes ces erreurs quant à la forme, eurent pour résultat la perte de vue de la signification réelle du baptême. 

Même si le témoignage concernant la façon de procéder de l'Église primitive était si confus qu'il ne nous aiderait absolument en rien pour déterminer si le mode apostolique de baptême était par aspersion, ou en faisant couler de l'eau, ou par immersion, il nous serait encore possible de voir clairement ce qui devrait et ce qui ne devrait pas constituer les figures appropriées du baptême réel, et régler ainsi le sujet pour nous­mêmes.

En examinant chacune des formes pratiquées, une seule paraît figurer complètement la mort et l'ensevelissement avec Christ. Nous ne pouvons comprendre aucun symbole quelconque de la mort à soi-même et au monde et du relèvement en nouveauté de vie dans le grand ou le petit nombre de gouttes d'eau sur le front ou dans un seau plein d'eau déversé sur la personne. Mais lorsque nous considérons l'immersion, nous voyons du premier coup une illustration merveilleuse, frappante, remarquable et appropriée de tout ce qui est renfermé dans le baptême réel jusqu’à la mort. 
 

LE SYMBOLE (OU FIGURE)

La seule immersion en arrière dans l'eau au nom de Christ est une figure des plus frappantes d'un ensevelissement, appropriée dans tous les détails. Celui qui effectue le baptême symbolique représente notre Seigneur. Comme celui qui doit être baptisé va vers le baptiseur, ainsi, dans nos cœurs, nous allons vers le Seigneur pour le baptême. En confessant que nous ne pouvons, par nous-mêmes, devenir morts à soi et au monde, nous nous remettons entre les mains du Seigneur, Lui demandant d'accepter l'intention à défaut de l'acte, et que, nos volontés étant abandonnées, Il nous ensevelisse dans la mort — qu'Il veuille provoquer dans notre vie des expériences, disciplines, aides et châtiments tels qu'ils nous rendent au mieux plus capables d'accomplir nos vœux de consécration.

Après que celui qui est baptisé a figuré ainsi qu'il a abandonné sa volonté, le baptiseur le renverse doucement dans l'eau ; et, pendant qu'il est ainsi sur le dos, sans aide dans l'eau, il fournit une parfaite illustration de notre impuissance à nous aider nous‑mêmes pendant que nous sommes dans la mort ; ensuite, lorsque le baptiseur le relève à nouveau, nous voyons dans la figure exactement ce que le Seigneur nous a promis, de nous relever d'entre les morts au temps voulu par Sa propre puissance.

Nous ne faisons aucun essai de contraindre la conscience de ceux qui ne sont pas de notre avis ; mais il nous paraît évident, d'après l'adaptation de l'immersion comme un symbole, que son auteur est l'Éternel. Qui d'autre aurait pu arranger une figure ou un symbole aussi parfait du sujet tout entier ?
 

QUI DOIT-ON BAPTISER ?

Notre Seigneur autorisa tout d'abord l'enseignement de l'évangile, et ensuite le baptême de ceux qui croyaient en Lui comme leur Rédempteur (Matthieu 28 : 19 ; comparer Marc 16 : 16), et qui acceptaient l'appel de l'évangile à devenir Ses disciples.

Les Apôtres suivirent cette règle, et nous n'avons nulle part de témoignage qu'ils baptisèrent d'autres gens que des croyants — ni incroyants, ni enfants, ni idiots. En vérité, il est rapporté que plusieurs « maisons » furent baptisées, et de ceci, on a conclu qu'il y avait probablement des enfants dans certaines de ces familles, et qu'il est probable, par conséquent, que des enfants furent baptisés, bien qu'aucun ne soit mentionné. Mais, répondons‑nous, certaines familles comptent parmi elles des idiots, et d'autres comptent un ou plusieurs incroyants ; devrions‑nous donc conclure sans autre preuve que les Apôtres firent peu de cas de l'ordre donné par notre Seigneur et qu'ils baptisèrent des incroyants ? Non, vraiment ! Il est beaucoup plus raisonnable de conclure que, dans les quelques cas où, selon le récit, des familles furent baptisées, elles consistaient de personnes qui pouvaient croire et qui crurent, ou que, étant donné que la coutume ou l'usage général préviendrait toute mauvaise compréhension, il était assez convenable de dire « la famille », même s'il y avait dans cette maison des enfants trop jeunes pour être des croyants, donc considérés, bien entendu, comme ne faisant pas partie de ceux qui étaient baptisés.

            Beaucoup de ceux qui pratiquent l'aspersion, et cela sur des bébés sans intelligence (et, par conséquent, des incroyants), soutiennent que le baptême d'eau est la porte d'entrée dans l'Église de Christ ; et ils ne reçoivent en qualité de membres personne d'autre que ceux qui sont passés par une cérémonie quelconque appelée « baptême ». Ils reçoivent ainsi des enfants dans leurs églises, en prétendant que seuls les membres de leur église seront sauvés du tourment éternel. Il est vrai que cette doctrine, comme les autres doctrines des Siècles des Ténèbres, est peu enseignée de nos jours, et qu'elle perd rapidement son influence sur le peuple ; cependant, de nombreux parents croient encore aujourd'hui que leurs enfants seraient livrés au tourment éternel s'ils mouraient sans être aspergés d'eau au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Un exemple de ceci, et qui montre le pouvoir que ces erreurs mettent dans les mains des prêtres (de la classe du clergé), parvint récemment à notre connaissance. Les parents d'un enfant étaient en désaccord avec le pasteur de leur église au sujet du non‑paiement des charges de l’église et de leur absence aux assemblées. L'enfant tomba gravement malade, et le père et la mère vinrent à tour de rôle implorer le berger au cœur froid, instructeur d'erreur et mercenaire, pour qu'il vienne et asperge leur bébé et, ainsi, le sauve de la damnation éternelle qui, sinon, leur avait‑il dit, serait son partage. Mais il refusa de venir, leur disant qu'ils méritaient le châtiment. Après des efforts supplémentaires, ils obtinrent les services d'un autre prédicateur « juste à temps » pour calmer leurs craintes sans fondement. (Pour un examen des enseignements des Écritures quant à savoir « Où sont les morts ? », y compris les enfants non baptisés, voyez l'article L’Enfer — Aller et retour).
 

QUI PEUT BAPTISER ?

Les Écritures ne mentionnent pas de restrictions quant à savoir qui a la permission d'accomplir cette cérémonie consistant à baptiser des croyants dans l'eau, bien que seuls des croyants consacrés fussent toujours chargés, soit d'enseigner, soit de baptiser. Bien que la connaissance de la part de quelqu'un accomplissant la cérémonie ne soit pas exigée, elle est, naturellement, désirable ; mais la foi et la connaissance sont toutes deux nécessaire de la part de celui qui doit être immergé. Parfois, celui qui accomplit la cérémonie peut être de beaucoup inférieur de toutes façons à celui en faveur de qui elle est accomplie (Matthieu 3 : 14). 

Il est certain que tous ceux qui sont autorisés à enseigner sont également autorisés à baptiser ; et cela dans le sens large qui s'applique à chaque disciple sincère de Christ — « même jusqu'à la fin de l'Âge », selon l'appel général au ministère, à la charge et à l'ordination de Matthieu 28 : 19, 20 et de Jean 17 : 14-23. La ligne de conduite la plus appropriée, cependant, serait que de tels services fussent confiées à la charge des anciens généraux ou locaux de l'Église.
 

LA MANIÈRE DU SYMBOLE

 

            L'immersion, puisqu'elle symbolise un ensevelissement, doit avoir lieu sur le dos, dans une quantité d'eau suffisante pour ce faire et être aussi commode que les circonstances le permettent. Elle ne doit pas avoir lieu en secret, puisqu'elle est destinée à être une confession de foi publique. Cependant, ce caractère public devrait s'exercer à l'égard des compagnons croyants (ou coreligionnaires — Trad.) plutôt qu'envers le monde. Par conséquent, bien qu'il ne doive en aucune façon être conservé secret à l'égard du monde, il n'est pas nécessaire d’en faire une annonce publique sauf aux « compagnons croyants ». En fait, l'occasion est si solennelle pour des croyants qui discernent sa signification profonde, que l'on ne doit pas encourager la présence de gens du monde, à moins qu'ils ne recherchent Dieu et soient donc plus que de simples curieux.

Certains pensent que, si Jean‑Baptiste et les disciples du Seigneur baptisaient en public dans le Jourdain, tous devraient donc être immergés en public dans un cours d'eau. Mais rappelons‑nous que la nation juive tout entière était l’Église selon leur Alliance de la Loi ; par conséquent, la vue publique signifiait spécialement en présence des membres de l'Église reconnue de ce temps‑là. Quant au Jourdain, Jean et les disciples l'utilisèrent évidemment parce que c'était le lieu le plus commode pour ce service. Si le cours d'eau était un facteur important, pourquoi ne devrions-­nous pas employer le même cours d'eau — le Jourdain ?

On doit remarquer que, lorsque l'eu­nuque crut et fut baptisé, seul Philippe était présent (Actes 8 : 29‑38) ; lors­que le geôlier crut et fut baptisé (Ac­tes 16 : 33), ce ne fut pas dans une ri­vière, mais dans une baignoire ou dans quelque autre arrangement commode à l'intérieur de la prison. Nous savons que les ruines des édifices religieux des deux premiers siècles montrent qu'ils avaient des bâtiments annexes, spéciaux, préparés pour la commodité des immersions.

L'expression (ou formule — Trad.) employée par les Apôtres et par l'Église primitive n'est pas donnée, ce qui montre que la formule (litt. : la forme des mots — Trad.) employée est beaucoup moins importante que l'acte et la signification qu'il exprime. Il nous est cependant permis de déduire, d'après Actes 2 : 38 ; 8 : 16 ; 10 : 48 ; 19 : 5 ; Romains 6 : 3 et 1 Corinthiens 1 : 13, que le baptême était accompli au nom du Seigneur Jésus et qu'il était exprimé en paroles. Il nous est permis de supposer également que les paroles du Seigneur : « Baptisez-­les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit », ne furent pas négligées, mais qu'elles furent exprimées d'une manière ou d'une autre en de telles occasions. La pensée est que les croyants, par le baptême dans la volonté de Dieu jusqu'à la mort, sont acceptés comme faisant partie de Son peuple, et que leur droit ou privilège d'être ainsi acceptés l'est au nom ou par l'autorité du Père, au moyen du mérite du Fils et par le don (« impartation ») à ceux‑là du Saint Esprit de vérité.

étendard de la Bible N° 23 — Septembre 1960


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